Si l’édit de Nantes, promulgué en 1598, affirma la tolérance du Royaume de France envers les protestants calvinistes français, appelés huguenots, le document ne mit malheureusement pas un terme à toutes les formes d’exclusion sociale qui pesaient contre eux. Malgré la fin officielle des persécutions, de nombreux huguenots continuèrent à fuir la France à destination de pays plus accueillants, tels que la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas. Tel fut le cas de Simon de Ruine[1], originaire de Landrecies, où il était né vers 1615. Alors que la France disputait à l’Espagne et aux Pays-Bas espagnols plusieurs villes de l’actuel département du Nord, la ville de Landrecies retomba en 1637 aux mains des Français, menés par le Cardinal de La Valette pour le compte de Louis XIII[2]. La brutalité du nouveau pouvoir en place à l’égard des protestants poussa Simon de Ruine et son épouse Madeleine van der Straaten à fuir vers les Pays-Bas vers 1645[3].
Simon vécut dans son pays d’adoption pendant une quinzaine d’années – jusqu’en 1658, où il prit la mer avec son épouse et leurs premiers enfants[4] à bord du navire « De Trouw » (La Foi) au départ du port de Harlingen, avec une centaine d’autres passagers – dont une seule famille française[5]. Le manifeste du navire le désigne comme « Symon Drune », originaire du Hainaut[6]. Arrivé au Nieuw-Nederlandt le 12 février 1659 alors que Peter Stuyvesant était directeur général de la colonie[7], il fut l’un des 32 colons[8] qui établirent le village de Harlem (alors appelé New-Harlem), sur l’île de Manhattan, au nord de la Nouvelle-Amsterdam, sur le territoire des indiens Manhattes, parmi les anciennes terres de Jean Mousnier de la Montagne[9], à l’emplacement actuel de Morningside Park[10].
Ce dernier, Jean de la Montagne, originaire de France lui aussi, était un homme de lettres ayant fait partie de l’expédition menée par Jessé de Forest (dont la famille était originaire de Forest-en-Cambrésis) qui fut l’une des premières à atteindre les berges de l’île de Manhattan pour y fonder une colonie. Jessé de Forest étant mort lors d’une escale en Guyane, vraisemblablement d’une insolation, Jean Mousnier de la Montagne, devenu son beau-fils, aurait alors pris la responsabilité de l’expédition. Il arriva à Manhattan en 1624, fit plusieurs aller-retours vers les Pays-Bas et se trouva en juillet 1637 à la tête d’une importante plantation de tabac, appelée Vrenendael (« Vallée Paisible »), dans la partie supérieure de ce qui est désormais Central Park, pour le compte de la famille de Forest. Il était l’unique médecin de la ville et participa à l’établissement de plusieurs traités de paix avec les peuples autochtones de la région, avec qui il eut cependant aussi des démêlés : ceux-ci, insatisfaits des traités de vente des îles de Manhattan et du Bronx, multiplièrent les attaques contre la plantation, de sorte que rapidement, Jean de la Montagne s’en trouva en faillite et endetté[11]. Ce serait pour cette raison qu’il aurait mis en vente plusieurs de ses parcelles de terrain, plusieurs desquelles Simon de Ruine fit à son tour l’acquisition peu après son arrivée sur l’île de Manhattan.
Simon possédait déjà des terres à Harlem à la fin de l’an 1661. Le 14 mars suivant, il y acquit 12 morgen (24 acres) supplémentaires de terres, comme en témoigne une liste de la main de Jean de la Montagne (fils) clarifiant la quantité de terres supplémentaires réclamées par les différents colons de Harlem[12].
Plus tard, Simon acquit trois lots de terres cultivables parmi ce qui avait autrefois été les terres de Jochem Pieters Kuyter[13], situées entre la rivière Harlem et la Old Kingsbridge Road, là où se trouve désormais le zoo du Bronx. Il avait aussi acquis, avant le début de l’an 1662, l’un des vingt-deux lots de terres du Van Keulen Hook, là où se trouve désormais East Harlem[14].
Le 20 avril 1662, Simon avait signé[15] avec les autres colons de Harlem un accord avec l’un de ces derniers, David du Four, prévoyant que ceui-ci s’occuperait de mener paître dans les pâturages situés à l’ouest de Harlem les bovins de tous les colons, contre rémunération[16] :
Le 30 novembre de la même année, le mandat de Jean de la Montagne comme diacre de Harlem touchant à son terme, Daniel Tourneur fut choisi pour le remplacer. A cette occasion, les rôles au sein de la colonie furent redéfinis, de sorte que Simon devint, aux côtés de Monis Peterson, keur-meesters van de heyningen, c’est-à-dire inspecteur des clôtures délimitant les parcelles des colons du village. Il avait notamment le pouvoir d’infliger des amendes de trois florins (guilders) aux propriétaires dont les clôtures étaient mal placées ou défectueuses. On lui confia par ailleurs la mission de s’assurer que les propriétaires des terres situées au nord de Harlem clôturaient leurs parcelles dans les quatorze jours, sous peine d’une amende de deux livres néerlandaises, afin d’éviter les désastres causés aux cultures l’année précédente par des troupeaux s’étant aventurés dans les champs. Le 18 décembre, Simon et son collègue rapportèrent ainsi que Michiel Muyden, Hendrick J. Vander Vin, Daniel Tourneur et Jean Le Roy n’avaient toujours pas disposé de clôtures, ce pour quoi ils furent condamnés à payer une amende le 27 décembre. Tourneur s’efforça d’éviter d’avoir à payer en se portant malade, excuse qui lui fut refusée. Muyden et Vander Vin manquèrent à trois reprises la date qui leur avait été imposée pour le paiement de leur amende, et furent sommés le 25 janvier 1663 de payer dans les huit jours. Dans sa Revised History of Harlem, James Riker relève le courage de Simon et du reste de l’administration de Harlem à poursuivre pour leurs amendes des hommes si respectés que les contrevenants mentionnés, échevins et bourgeois réputés de la Nouvelle-Amsterdam[17].
Dans les premiers mois de l’an 1663, les colons de Harlem, parmi lesquels Simon, signèrent une pétition adressée à Peter Stuyvesant au sujet du mode de paiement que celui-ci attendait pour les terres de Harlem : ce dernier avait fait savoir qu’il attendait les huit florins par morgen (demi-acre) en beavers (castors), alors que les colons se préparaient à payer en sewant, c’est-à-dire en wampum, des coquillages utilisés comme monnaie d’échange avec les tribus autochtones de la province de New York jusqu’en 1673[18].
La réponse de Stuyvesant dépassa les espérances des habitants de Harlem : le paiement des huit florins par morgen auquel tous avaient consenti était annulé, à la seule condition que l’exemption de paiement de dîme dont les colons devaient initialement bénéficier pendant quinze ans soit réduite à huit ans, reprenant ainsi en 1666. Cette offre fut accueillie très positivement, apportant un large soulagement aux colons, inquiets quant à leur capacité à éponger leurs dettes.
En juin 1663, la nouvelle d’un massacre de colons à Wiltwijck (Kingston) survenu le 7 juin aux mains des Esopus, une tribu autochtone de la Nation des Lenapes-Delawares, parvint à Harlem, semant l’émoi et la confusion : plusieurs colons de Harlem avaient des amis et de la famille à Wiltwijck. Le 12 juin, les villageois s’assemblèrent et décidèrent de mesures de protection contre une éventuelle attaque : une palissade fut érigée autour du village, et une milice composée de soldats et de colons s’organisa en trois compagnies. Pierre Cresson fut nommé caporal de la première, Willem Jensen de la deuxième et Simon de Ruine de la troisième, avec Nelis Matthyssen comme lancepesade (adjoint) et Pieter Jansen Slot et Barent Acker comme cadets[19]. Des armes leur parvinrent le 12 et le 16 juin, et le village resta ainsi paré pendant plusieurs semaines. Face à la menace, Stuyvesant organisa le 6 juillet à la Nouvelle-Amsterdam une conférence à laquelle des représentants de tous les villages voisins de la colonie furent invités. Fidèles à leur poste, les hommes de Harlem déclinèrent poliment l’invitation par mesure de sécurité, mais promirent par lettre d’envoyer huit hommes armés en cas de nécessité. Peu après, une véritable armée se mit en marche vers les Esopus, qui fuirent à leur approche.
Mais la guerre, la « Deuxième guerre des Esopus », n’était pas terminée ; les Esopus restaient hostiles et menaçants envers les colons aussi bien qu’envers les autochtones qui s’aventureraient à les aider. Les Wickquaskeeks, une autre tribu de la région avec qui les colons s’étaient liés d’amitié, fuirent ainsi leurs compatriotes et vinrent se réfugier dans les bois proches de Harlem, causant la panique : parmi eux se trouvaient environ 80 puissants guerriers. Une délégation de ces derniers, expliquant bientôt aux villageois la raison de leur présence, ne causa que bien peu de soulagement, apportant la nouvelle de l’intention des Esopus de mener une attaque de grande ampleur sur Harlem cinq ou six jours plus tard. La nouvelle était si grave que la délégation accepta de se rendre à la Nouvelle-Amsterdam pour répéter l’information à Stuyvesant et lui offrir ses services face à la menace à laquelle tous faisaient face. Les Wickquaskeeks demandèrent l’autorisation exceptionnelle de pêcher à proximité de Harlem, ce qui leur fut accordé à condition qu’ils n’approchent pas le village avec leurs armes.
Le 2 septembre, Simon et les autres de Harlem reçurent chacun une livre de poudre à utiliser contre les Esopus en cas d’attaque. Au cours des mois suivants, la pression diminua cependant de manière progressive, les Esopus ayant subi une série de cuisantes défaites aux mains des Néerlandais. Une certaine anxiété persistait cependant, de sorte que le 2 novembre, les délégués des villages voisins de la Nouvelle-Amsterdam écrirent ensemble une lettre à la Compagnie des Indes Occidentales, urgeant cette dernière de leur fournir une protection non seulement contre les Indiens, mais aussi contre les colonies toutes proches de la Nouvelle-Angleterre, dont la menace se faisait de plus en plus sentir[20].
En 1664, pendant la deuxième guerre anglo-néerlandaise, les Anglais prirent le pouvoir sur la colonie de la Nouvelle-Amsterdam. Ces derniers la renommèrent New York en l’honneur du Duc d’York, le futur James II d’Angleterre[21]. Simon et sa famille, ainsi que leurs voisins, n’eurent le droit de rester que grâce aux termes de la cession de la colonie que Stuyvesant avait réclamés aux Anglais : la liberté de religion[22] et le maintien des colons existants dans leurs terres.
En 1666, Simon de Ruine vendit les terres qu’il possédait à Harlem[23]. Au moins une partie de ces dernières[24], notamment celle sur laquelle se trouvait la maison de Simon, passa le 13 mars 1666 à Jan Dyckman et ses amis Adolph Meyer et Arent Bussing. Moins d’un mois plus tard, cependant, il devint clair que l’emprunt de 2000 florins que tous trois avaient contracté était trop lourd pour leurs épaules[25]. Le 7 avril, la cession des terres fut renégociée en faveur du capitaine Delavall, et sa maison fut louée par ce dernier, représenté par Tourneur, à un certain Wouter Gerritsen, pour une période de quatre ans[26].
Simon et sa famille firent l’acquisition de quelques acres de terres à Flushing, dans le Queens moderne, sur Long Island, à une quinzaine de kilomètres au sud-est d’Harlem[27]. L’évaluation des biens fermiers des habitants de Flushing en 1675 mentionne Simon, ici dénommé « Simon Thewall » (le Wallon), et dresse une liste de ses biens : trois lots de terres (landes), deux bœufs et taureaux (oxen & boles), trois vaches (cowes), deux veaux (three & to yere oldes, yerlings), quatre porcs (swine) et douze moutons (shepe). Il ne possédait ni esclaves (negroes), ni prairies (madoes), ni cheveaux et juments (horses mares), ni poulains et pouliches (three & to yere oldes, yerlings).
Le 27 avril 1678, Simon fait rédiger son testament[28], par lequel il fait de son épouse son héritière. Il n’y appose pas sa croix d’illettré, ce qui laisse penser à un état de santé détériorée[29].
Le document fut validé par la Court of Sessions de Jamaica (New York) le 13 juin 1678, puis le 24 juin de la même année[30], après que Madeleine eût prouvé son statut d’héritière des biens de Simon. Ce dernier était probablement décédé au début du mois de mai, comme le laisse supposer l’inventaire de sa maison, dressé le 6 mai[31]. Selon ce dernier, Simon ne possédait pas grand-chose : huit acres de terres, une unique chaise, probablement pour le chef de famille, un petit placard, une culotte, trois couvertures, deux vieux coffres qui servaient probablement de sièges supplémentaires, mais pas de table[32]. La famille ne possédait pas d’assiettes, mais mangeaient directement dans des porringers, c’est-à-dire des plats creux à anses dont l’utilisation ne requérait pas l’usage d’une table[33]. Dans sa thèse de maîtrise, Lauren Brincat rapporte que les premiers colons de Long Island, s’établissant dans une nature intacte, s’entouraient d’objets et de constructions qui leur semblaient familiers, de sorte à ne pas être trop dépaysés. Rapidement, les objets dont ceux-ci disposaient devinrent des indices de richesse, de sorte que Simon, malgré la maigreté de ses biens, acquit une salière et des plats en étain au lieu de se satisfaire de simples ustensiles de bois. Il s’agissait, explique Brincat, de faire prevue d’un certain niveau de prospérité[34], dans une société où des inégalités profondes se faisaient déjà sentir[35].
Simon laissa derrière lui plusieurs enfants, nés des deux côtés de l’Atlantique. Jacomina, née à Landrecies (ou à proximité), qui épousa John Demarest ; Jannetie (ou Jeanne), née à Amsterdam, qui épousa Jean Du Pré ; Barteltje, née le 26 octobre 1659 à Harlem, alors que ses parents venaient juste d’y débarquer[36] ; Marritie (ou Maria), née à Harlem le 1er janvier 1662[37], qui épousa Samuel Demarest vers 1678[38] ; et enfin Magdalena, née à Harlem le 21 juin 1665[39]. Simon eut une nombreuse descendance aux Etats-Unis ; n’ayant eu que des filles, son nom disparut cependant rapidement de l’Etat de New York.
Le procès-verbal du tribunal de la Nouvelle-Amsterdam rapporte au sujet de l’épouse de Simon l’anecdote suivante, en date du 12 juillet 1663 : Lubbert Gerritsen et Marie Taine déclarèrent devant le tribunal, à la requête de Nelis Matthyssen, qu’ils avaient entendu Madalena Lodewycks (appelée aussi Magdalena van der Straeten, l’épouse de Simon) dire dans sa propre maison que Barentien Dircks avait volé le porc de Jacob Brouwer, qui se trouvait dans un sac de chanvre indien situé près de la porte du fourneau. La Cour condamna Dircks à payer six florins et le coût des démarches judiciaires, cet argent étant destiné aux pauvres de la colonie[40].
Jeanne, la fille de Simon et Magdalena, avait un jour élevé la voix contre Jan Laurens Duyts, un autre habitant respecté de Harlem : « You schelm, loop by you vaar Deen ! », ce qui signifie : « Escroc, retourne donc chez ton Danois de père ! ». Monis Petersen, présent, attesta devant le tribunal que Jan ne méritait pas un tel camouflet[41].
[1] Son nom est parfois augmenté du suffixe « le Wallon » (Le Ouallon, Thewall) et orthographié DeRuine, Druine, Deruine, de Rovaen, Dreunen, Druwan, Druy, Drune, Dreune, Druwen, Durwyn, Druween. Jean de la Montagne lui-même orthographia le nom de plus d’une dizaine de manières différentes. Voir Riker, Revised History of Harlem, 246.
[2] Wikipédia, « Landrecies ».
[3] Riker, Revised History of Harlem, 65.
[4] La présence de Madeleine et des enfants à bord du navire n’est cependant pas mentionnée.
[5] Riker, Revised History of Harlem, 100.
[6] Holland Society of New York, « Passengers to New Netherland », 9.
[7] Wikipédia, « Peter Stuyvesant ».
[8] Parmi eux se trouvaient onze Français, quatre Wallons, sept Hollandais, quatre Danois, trois Suédois et trois Allemands. Voir Pirsson, The Dutch Grants, Harlem Patents and Tidal Creeks, 28. La liste des trente-deux colons fondateurs de Harlem se trouve en fin de page.
[9] Society of the Descendants of Johannes de la Montagne, « History ».
[10] Riker, Revised History of Harlem, 182‑83; NYC Parks, « Morningside Park Highlights ».
[11] Maddie, « Settling Harlem, New York ».
[12] Cette liste fut dressée afin de clarifier les désirs de chacun et éviter que des acquéreurs se trouvent dans l’impossibilité de payer les terres qui leur étaient confiées, ayant accepté de trop grandes surfaces. Voir Riker, Revised History of Harlem, 188‑90.
[13] Ce dernier les avait acquises en 1639.
[14] Riker, Revised History of Harlem, 186.
[15] « Signé » au sens propre, c’est-à-dire tracé sa marque. Simon était illettré.
[16] Riker, Revised History of Harlem, 192‑93.
[17] Riker, 194‑96.
[18] Riker, 198‑200; Wikipédia, « Wampum ».
[19] Le reste de la compagnie était formé de Monis Peterson, Jan Cogu, Roelof Noorman, Jacob Noorman, Govert Noorman, Hans Deen, Derick De Vries, Adolph Meyer, Cornelis Aertse Buys et Jean Casier. Voir Riker, Revised History of Harlem, 200‑201.
[20] Riker, 198‑204; Wikipédia, « Esopus Wars ».
[21] Wikipédia, « New York City ».
[22] Stuyvesant, lui-même protestant, se refusait à croire aux vertus de la liberté de religion. Il en fit cependant l’une des conditions de sa cession de la colonie en 1664, par crainte de persécutions contre ses co-religionnaires. Voir Wikipédia; Wikipédia, « Peter Stuyvesant ».
[23] En 1661, Simon avait déjà cédé une autre parcelle de terrain située au nord des anciennes terres de Jochem Pieters, qui fut dès lors désignée à quelques occasions par l’expression « Simeon’s land ». Voir Riker, Revised History of Harlem, 304.
[24] Dont le lot n°3 de Jochem Pieters’ Flat (où se trouvait la maison de Simon), le lot n°12 de Van Keulen’s Hook et le lot n°7 de Montanye’s Flat.
[25] Riker, 545‑46, 795.
[26] Riker, 235, 246, 291, 348.
[27] Il y était le voisin de Jean Genung, un huguenot français originaire de Saintonge, en France, ainsi que d’un certain Chadderton. Voir Riker, 246; Brincat, « John Bowne’s Flushing: Material Life on a Dutch Frontier, 1645-1700 », 90; O’Callaghan et Conway, Lists of Inhabitants of Colonial New York.
[28] Riker, Revised History of Harlem, 246.
[29] Ce testament est conservé dans les archives de New York : New York Genealogical and Biographical Family Files, 1654-2002 – MssCol NYGB 18274, Manuscripts and Archives Division, The New York Public Library – box 11, f°6.
[30] New York Historical Society, Abstracts of Wills on File in the Surrogate’s Office, City of New York, 1665-1801, 1:48.
[31] Brincat, « John Bowne’s Flushing: Material Life on a Dutch Frontier, 1645-1700 », 153.
[32] Le texte intégral de cet inventaire se trouve en fin de page.
[33] Brincat, « John Bowne’s Flushing: Material Life on a Dutch Frontier, 1645-1700 », 90‑91.
[34] Brincat, 95.
[35] Bowne House, « Resources and Links ».
[36] Parrain et marraine : Adriaen Vincent et Hester Couwenhoven.
[37] Parrain et marraine : Jean Cocu et Jannetie Frans.
[38] Riker, Revised History of Harlem, 350.
[39] Parrain et marraine : Adriaen Appel et Magdalena Casjou. Voir Grier Evans, « Baptisms from 1639 to 1730 in the Reformed Dutch Church, New York »; Riker, Revised History of Harlem, 246.
[40] Voir Wooley’s Journal, p. 52 ; N. Y. Col. Doc. I, 281 ; Riker, Revised History of Harlem, 247.
[41] Riker, 256.
All idiosyncrasies and phonetic spellings have been kept intact in this transcription.
A house and barn and orchard. Eight acres of Upland Halfe a share of Meadow Foure Cowes Two Oxen One three yeare old Steere One two year old heyfer One yearling heyfer One horse Two mares Fourteen shepe Seven Lambs Five growne swine Six hogsheads of Tobacco Two bushels of Indyan Corne
| Three blankets One Coate One paire of breeches One Iron pott Five pewter porrengers Two old chests One chaire Two payles Five spoons One Looking Glass One paire of Tongs A small parcel of woolen yarn One pewter salt seller One small Cupboard One Churne [illegible] | One Plough Chaine One Linne [illegible] Three Gamons of Bacon Three earthen Juggs Five old Tubbs One horse Plough One Axe Foure Hooes One spade Two wedges One coulter & Cleves Two pick Axes One New hatt One paire of shooes One Frying Pan |
Edward Griffin [unclear], Overseers: Elyas Doughty, Johnathan Wright
Source : Inventory of Simon de Ruine, Flushing, 1678. Court of Probates Inventories and Accounts, 1662-1822, record series J0301. Courtesy, New York State Archives, Albany, NY. In : Brincat, Lauren Holly. 2014. ‘John Bowne’s Flushing: Material Life on a Dutch Frontier, 1645-1700’. Master’s Thesis, Newark: University of Delaware. http://udspace.udel.edu/handle/19716/15867. Pp. 153-154.
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