Bienvenue sur la page des « de Ruesne » de Valenciennes, dans le Nord (59). Dans le cadre d’une recherche généalogique de grande ampleur sur la famille Druesne, seront résumées ici les informations rassemblées au sujet de cette branche de Druesne. Si vous disposez d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à me contacter.
Dernière mise à jour : Avril 2020
Si des traces de la famille Druesne apparaissent très tôt dans plusieurs communes du Nord, c’est à Valenciennes et dans ses environs que les premières généalogies familiales peuvent être retracées. Les archives de la ville contiennent en effet de très utiles tables alphabétiques des baptêmes et décès enregistrés dans les six paroisses de la ville au cours de plusieurs siècles, généralement dès 1567. On y trouve le patronyme écrit de manières variées : de Ruesne, Druesne et Druenne sont les orthographes les plus courantes, mais une table en particulier[1] renvoie Druesne vers Druhen, les deux noms pouvant être prononcés de la même manière. Il est donc possible qu’à cette époque, les familles Druhen et Druen se soient mêlées à la famille Druesne, voire même que ces familles soient toutes issues de la famille Druesne[2].
Ces précieuses tables permettent de retrouver relativement facilement les actes listés. Ces derniers, une fois déchiffrés, fournissent des informations lacunaires mais néanmoins utiles à la recomposition d’arbres généalogiques très partiels. Le manque d’informations, la complexité de la lecture et le manque de rigueur dans la rédaction de ces arbres s’ajoute à la faible variété de prénoms pour rendre la tâche très compliquée.
Inscription du haut : Issue de l’acte de baptême de Johanna de Ruesne, daté du 20 mars 1568 à la paroisse Saint-Nicolas de Valenciennes. Inscription du bas : acte de baptême de Michelle de Ruesne, daté du 29 sept. 1611 au même endroit
Valenciennes, paroisse Saint-Nicolas, 14 janvier 1570 : Dimanche 14 l’enfant [de] Walerant de Ruesne nommé Franchoise parrain Jean Mazie [et marraine] Françoise Doghe.
Valenciennes, paroisse Saint-Nicolas, 28 mars 1603 : L’enfant [de] Jean de Ruesne nommé Simon parrain Simon Deny et [marraine] Marie de Ruesne.
Valenciennes, paroisse Saint-Nicolas, 29 septembre 1611 : Le même jour l’enfant [de] Jean de Ruesne nommé Michelle [parrain] Pierre du Quesne [marraine] Jenne le Fraire.
A l’époque où les actes ci-dessus furent rédigés, Valenciennes faisait partie de l’empire des Habsbourg, et ce depuis la conquête de la ville par Charles Quint en 1524. En 1566, les protestants, sauvés du bûcher quatre ans auparavant par une mobilisation populaire, se rendent maîtres de la ville et se rebellent contre le gouvernement des Habsbourg. Écrasés par ce dernier en 1567, les protestants avaient occupé et pillé les églises de la ville pendant plusieurs mois, ce qui explique l’absence d’archives plus anciennes.
Si c’est vers 1567 que l’on trouve les premiers actes paroissiaux concernant des Deruesne à Valenciennes, d’autres types de documents en mentionnent toutefois à des époques encore plus reculées. De 1461 à 1479, la Dame Marie de Roesne fut la dix-neuvième abbesse de l’abbaye de Fontenelle, dans ce qui est désormais la banlieue sud de Valenciennes. Cette abbaye, le « refuge des dames de Fontenelle », avait été fondée en 1212 par les filles du seigneur d’Aulnoy près de Maing, sur les rives de l’Escaut[3]. Arrivée à un âge avancé, elle résigna de sa fonction au profit de Dame Marguerite Gervaise, qui transforma l’abbaye avant de résigner à son tour en 1502[4].
En 1560, on trouve à Aulnoy-lez-Valenciennes un certain Jean Deroesne, vivant de l’aumône dans une pauvre maison de sa ville[5]. Vingt ans plus tard, en 1580, Pierre et Jean de Ruesne sont « congiés hors de ceste ville [de Valenciennes] et banlieu jusq à rappel ». Jean, teinturier, était « homme surtout fort séditieux et pernicieux en la ville, n’ayant suivy son enseigne à la venue dudit prince [d’Espinoy] ; ayant aussi esté cause, en partie, de l’esmotion faict le jour de Pasques, par la compagnie de monsieur de Villers ». Pierre, quant à lui, est décrit comme « brasseur, séditieux en toutes occurrences ». Tous deux, ainsi que le reste de la compagnie dirigée par monsieur Poyvre et de plusieurs autres compagnies fauteuses de troubles, furent immédiatement chassés de la ville[6].
Ce n’est qu’en 1656, puis en 1677, que Louis XIV assiège à deux reprises la ville, avant de la faire fortifier par Vauban. A la suite de la victoire du roi en 1677, la ville devient définitivement française en 1678 par le traité de Nimègue. En 1718, le premier puits de charbon est creusé à Fresnes-sur-Escaut, à proximité de Valenciennes[7]. De nombreux autres puits suivirent, offrant à la région un formidable effort économique. A cette époque, la ville se fait notamment connaître par sa porcelaine et ses célèbres peintres. En 1793, une longue bataille y fut livrée entre les Français et les envahisseurs anglais, hollandais et saxons, et finit par tomber, au prix de nombreux décès, parmi lesquels on ne compte cependant pas de Druesne. Reprise un an plus tard par l’armée républicaine, de nombreux prêtres et religieuses y furent guillotinés en 1795. On ignore combien parmi les Deruesne aisés qui étaient alors établis à Valenciennes souffrirent sous l’effet de la Révolution ; tout au plus connait-on le destin de Jean-Baptiste Deruesne, qui, jeune prêtre réfractaire, dût fuir en Allemagne pour échapper à la guillotine. Il devint par la suite le premier curé-doyen de la collégiale Sainte-Waudru à Mons. Il était issu avec sa famille des Deruesne du Quesnoy, dans la section au sujet desquels se trouvent davantage d’informations sur cette branche de la famille.
En 1866, 1724 valenciennois périrent d’une épidémie de choléra. Peu de membres de la famille vivaient encore à Valenciennes à cette époque, mais au moins un Druesne, du nom de Jean-Baptiste, a pu faire partie de ces victimes. Il avait 7 ans et était le fils de Jean Baptiste Druesne et Catherine Nison, issus des Druesne de Bousies.
[1] Table des baptêmes de toutes les paroisses de Valenciennes de 1567 à 1699.
[2] Voir la section « variations orthographiques ».
[3] Wikipédia, « Abbaye de Fontenelle ».
[4] Le Boucq, Histoire ecclésiastique de la Ville et Comté de Valenciennes (1650), 293.
[5] Dusart et Arnould, « Dénombrement 1560 ».
[6] Le Boucq, Histoire des troubles advenues à Valenciennes à cause des hérésies, 164‑65.
[7] Une dizaine d’années plus tard, Jean-Baptiste Deruesne, probablement originaire du Quesnoy, devint curé de ce petit village, où il resta pendant près de 35 ans. Voir la section consacrée aux Deruesne du Quesnoy.
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