Pour retrouver la trace des de Ruesnes d’Ecaussinnes, il faut s’intéresser à l’histoire du village en tant que tel. Les nombreuses ramifications de la deuxième « dynastie » de seigneurs de Ruesnes rendent très compliquée l’étude de la généalogie de celle-ci ; le résumé ci-après exposé est dès lors simplifié au maximum.
Juste à côté de l’église Saint-Pierre-des-Liens[1] se trouve un château, aujourd’hui en ruines, qui appartint jusqu’à la Révolution à une succession de familles seigneuriales, puis à une série de familles bourgeoises.
Les bâtiments les plus anciens, ceux de la ferme de basse-cour, remontent au 17ème siècle ; ce sont de simples constructions à un seul niveau suivant les habitudes de l’architecture rurale de la région. Ils précèdent la demeure seigneuriale qui fut bâtie au 18ème siècle, celle-ci consistant de trois ailes (dont l’une a été refaite au 20ème siècle) divergeant à partir d’un salon d’honneur central en ovale ; outre les combles, chacune de ces ailes comporte deux niveaux percés d’ouvertures au cintre surbaissé. Les matériaux utilisés sont ceux qui étaient les plus usuels à cette époque : la brique pour les murs, le grès pour le soubassement et la pierre pour les encadrements des ouvertures.
Vue aérienne et anciens plans de cadastre du château de Ruesnes
Sur la petite place face à l’église toute proche s’élève aujourd’hui encore un mausolée dédié aux familles « Boursier – Camaret – [nom illisible] ». Celui-ci contient notamment la dépouille de Louis Camaret (°Assérac 15 mai 1795 – Paris 6 janvier 1860), époux d’Aline Boursier, qui fut propriétaire du château. Nous en reparlerons plus loin.
Le monument aux morts de Ruesnes
Plus loin encore, le monument aux morts de Ruesnes a été réalisé par Aline Lambert de Beaulieu, née en 1872 et décédée en 1941, infirmière-major durant la guerre et sculpteur, qui en a fait don à la commune[2].
Sur un socle de pierre grise, on peut voir un groupe de trois jeunes femmes dignes et résignées, aux formes graciles, supportant une urne funéraire. Les noms « Yser », « Verdun » et « Marne » rappellent quelques-unes des batailles sanglantes qui ont profondément marqué les soldats de la première guerre mondiale[3].
En novembre 1918, Aline Lambert de Beaulieu retrouve le château de Ruesnes, qui appartient à sa famille, dans un état pitoyable. Lorsqu’elle exécute le monument, elle se refuse à représenter mourants, héros armés, ou victimes. C’est à la condition que rien n’évoque les horreurs vécues qu’elle offre gratuitement à la commune le monument inauguré en 1922.
Ces trois constructions relèvent de l’histoire des de Ruesnes d’Écaussinnes, dont les sections suivantes retracent la chronologie.
Le territoire de Ruesnes appartint à plusieurs seigneuries successives. Jusqu’en 1336, il était la propriété de la famille de Limoges, qui possédait la seigneurie de Beaudignies, à trois kilomètres au sud de Ruesnes. Le 4 avril 1336, cependant, Ruesnes passe aux mains de Guillaume Ier, Comte de Hainaut, petit-fils de Jean d’Avesnes :
Le 4 avril 1336, sur l’intervention de Gérard dit Saussés d’Aisne, bailli de Hainaut, Gilles de Limoge, écuyer, sire de Beaudignies, cède au Comte de Hainaut l’ommage monsigneur Hoston d’Ecaussines, de tieres, prés et revenues ou tieroit de Ruesne, tenu en fief lige.
Le comté de Hainaut ayant changé plusieurs fois de puissance souveraine (la Bourgogne, l’Autriche, l’Espagne), Ruesnes en fit de même. Le comté fut finalement rattaché en France en 1668 par le Traité de Nimègue.
À partir de 1336, c’est donc le Comte de Hainaut qui devient le seigneur des lieux. Il confie cependant à la puissante famille d’Écaussinnes la tâche de gérer les terres, cette dernière lui rendant dès lors hommage, c’est-à-dire qu’elle lui jure fidélité. Les seigneurs d’Écaussinnes étaient donc vassaux du Comte de Hainaut, ou encore hommes liges[4]. C’est donc Othon II d’Écaussinnes qui devient seigneur de Ruesnes.
En 1361, Gilles d’Écaussinnes[5] , seigneur de Ruesnes, fils d’Othon, cède au comté de Namur une série de terres reçues en héritage, dont Ruesnes ne fait cependant pas partie[6]. Par ailleurs, En 1357, Simon III, seigneur de Lalaing en France[7], avait épousé Jeanne de Ruesne, fille de Gilles : ce mariage avait fait passer Écaussinnes dans la maison de Lalaing, faisant de la ville celle d’Écaussinnes-Lalaing. Leur fille Marie de Lalaing épousa plus tard Englebert d’Enghien, seigneur de la Follie ; à leur mort[8], la Follie échut à leur fils Englebert II d’Enghien – on parla alors d’Ecausinnes-d’Enghien[9].
À Gilles d’Écaussinnes succède son fils Othon, seigneur de Ruesnes et châtelain d’Ath[10]. En 1386, il est mentionné en Prusse, puis en Frise en 1397. La Chambre des Comptes de Lille a conservé une lettre de rémission du duc de Bourgogne écrite à son intention en 1394. Il est cité dans plusieurs actes entre le 5 octobre 1394 et le 1er septembre 1420, ainsi que dans plusieurs autres documents[11]. Il n’eut pas d’héritier légitime et transmit donc son nom et ses terres à son frère Gérard, chevalier, qui combattit en Prusse en 1391.
Armes de Gérard d’Ecaussinnes, « d’or à 3 lions de gueules, lampassés d’azur » (cercle Héraldus)
Gérard d’Écaussinnes, chevalier, seigneur de Ruesne, est cité dans des actes de 1391 et 1426. Dans son testament, il est désigné comme prévôt de Mons (1396) et de Binche, mais il était aussi châtelain d’Ath et bailli des bois de Hainaut. Il était l’époux de Jeanne de Gavre, fille de Guillaume de Gavre-Hérimez[12]. En 1417, il était homme de fief du comté de Hainaut, c’est-à-dire gérant d’une terre au service du Comte. Il avait déjà rempli cette fonction en 1374 à Ghiledebrouk, un château ayant appartenu à Arnould de Hornes, évêque d’Utrecht[13]. Les enfants de Gérard d’Écaussinnes et Jeanne de Gavre occupèrent des postes prestigieux[14] : outre Jeanne d’Écaussinnes, dont il sera question plus loin, leur fille Agnès d’Écaussinnes, née vers 1385, dame de Ruesnes, devint chanoinesse de la collégiale Sainte-Waudru à Mons avant 1465[15], de même que ses sœurs Marguerite[16] et Sybille[17]. Leurs deux dernières filles, Mahaut et Jacqueline, devinrent respectivement dame de Lens-en-Hainaut, Herchies, Wodecq et Masnuy-Saint-Pierre[18], et abbesse de l’abbaye d’Épinlieu (1451-1466).
Le lundi 23 juin 1427, en l’église Sainte-Waudru à Mons, le duc Philippe de Bourgogne prêta serment comme mambour (curateur), gouverneur et héritier présomptif du comté de Hainaut[19]. Parmi les témoins issus de la noblesse se trouvait le même Gérard d’Ecaussinnes, seigneur de Roesne. Cette prestation de serment était pour le duc de Bourgogne une manière de s’assurer le soutien des états de Hainaut, et d’asseoir ainsi son pouvoir après la mort de son frère Jean IV de Brabant, mort sans enfant à peine deux mois plus tôt[20].
Philippe de Saint-Pol, ou Philippe de Bourgogne (1404-1430), duc de Brabant (domaine public)
La première fille de Gérard d’Écaussinnes et Jeanne de Gavre, Jeanne, dame de Ruesnes, épousa Jean II du Bois de Hoves, bailli et châtelain d’Enghien, fils de Jean Ier [21], ce qui fit passer la seigneurie de Ruesnes de la main de la famille d’Écaussinnes à celle du Bois de Hoves[22], probablement en 1426. Jean était né vers 1370 et fut chevalier et seigneur de Hoves, Graty et Ruesnes.
Il semble que Jean et Jeanne, sans doute à l’approche de leur mort, aient décidé de répartir leurs nombreuses seigneuries entre leurs enfants. Ainsi, plutôt que d’échoir à leur fils Sohier II, la seigneurie de Ruesnes fut transmise à leur fille Barbe, dame de Ruesnes, communément appelée Madame de Rasse de la Hargerie en raison de son second mariage avec Adam de Rasse, chevalier, seigneur de la Hargerie (à Bersée-en-Pévèle) et de Bellincamps[23], qui portait d’or à trois chevrons de sable et vivait encore en 1515[24]. Barbe étant décédée sans héritier en 1516, le fief de Ruesnes passa à son neveu[25], Sohier III du Bois de Hoves. Elle fut inhumée aux côtés de son premier mari[26] :
En l’abbaye du S. Sepulchre hors du cœur a costé sénestre en une tombe élevée où sont couchez un homme armé vestu de cotte d’arme sa femme lez luy le tout est estoffé d’or et de couleurs. « Cy gist noble homme Jehan d’Esne dit le Baudrain chevr sgr de Beauvoir Béthencourt etc., lequel trespassa lan mil iiiie iiiixx xii le XXIe de janvier et madame Barbe du Boes dit de Hoves sa femme dame de Ruene laquelle trespassa lan mil……… ». À cette inscription se trouvaient joints un écusson en losange parti d’Esne et du Bois de Hoves, et ces quartiers : d’Esne, Walincourt, Noeufville, Fiennes, Fontaines, du Bois de Hoves, Cléry, Trazegnies.
Le frère de Barbe, Sohier II du Bois de Hoves, chevalier, seigneur de Hoves, du Graty, de Borneval, de Horrues et de Forest, est dénommé Jean par François-Alexandre Aubert de la Chesnaye-Desbois qui, dans son Dictionnaire généalogique de la noblesse[27], le fait écuyer de l’empereur Charles Quint et bailli de Dôle. Selon Paul-Armand du Chastel de la Howardries[28], cependant, ces qualités n’ont appartenu qu’à son gendre, Jean d’Andelot (voir p. 35). Sohier épousa Jeanne de Sailly, fille de Henri, chevalier et seigneur de Sailly en Artois, et de Marguerite de Longueval. Jeanne, qui portait d’argent au lion de gueules armé et couronné d’or et lampassé d’azur, décéda le 25 novembre 1478 et fut inhumée près de son mari dans l’église de Hoves[29]. Leur épitaphe se lit comme suit[30] :
Chy gist Zegre du Bois, cheualier sr de Houes et du Gratier et d’Odru qui trespassa lan ………
Cy gist Jeanne de Sailly dame de Houes qui trespassa lan 1478 le jour Ste-Catherine priez pour leurs âmes.
Sohier II et Jeanne de Sailly eurent un fils, Sohier[31] III du Bois de Hoves, chevalier, seigneur de Hoves, du Graty, de Borneval et de Ruesnes. Né vers 1475, celui-ci épousa Marie de Thiennes dite de Lombise par contrat de mariage du 18 juin 1491. Elle était la fille de Robert, chevalier, seigneur de Castre, et de Marie van Langhemeersch, dite aussi de Longpré[32]. Sohier est mort le 26 avril 1536, onze jours après son épouse[33]. Son épitaphe, qui se trouvait autrefois dans l’église de Hoves, était le suivant[34] :
Cy gissent Noble homme Messire Zegre du Bois cheualier en son temps sr de Houes de Ruenes etc., qui trespassa lan 1536 le 26 d’Apuril et Madae Marie de Thiennes sa femme laquelle trespassa lan 1540 le 28 mai. Priez Dieu pour leurs âmes.
Sohier III et Marie de Thiennes eurent plusieurs enfants, dont un fils du nom de Robert du Bois de Hoves, qui avait épousé le 24 janvier 1535 une certaine Anne d’Oignies. Robert, décédé peu de temps après son mariage, semble avoir hérité de Ruesnes puisqu’un acte datant du 18 janvier 1558 et conservé aux archives de l’État belge à Mons fait état d’une « transaction entre George d’Andelot d’une part et Anne d’Ongnyes, veuve de Robert du Bois, jadis seigneur d’Hoves, d’autre part, au sujet des terres et seigneuries de Hoves, Graty, Odry, Ruesnes et le fief gisant à Hoves, appelé Torreblocque ». Georges d’Andelot était le neveu de Robert du Bois et Anne d’Oignies.
En effet, outre leur fils Robert, Sohier III du Bois de Hoves et son épouse Marie de Thiennes avaient aussi eu une fille du nom de Philippotte du Bois de Hoves, dont la génération serait, selon du Chastel de la Howardries, la première à avoir porté ce nom tel quel plutôt que celui de du Bois, seigneur de Hoves[22]. Philippotte, dame de Ruesnes[35], épousa Jean d’Andelot, fils de Simon d’Andelot et Henriette de Cornon, seigneur de Myon, de Chemilly, de Fleurey-les-Faverney et de Jouvelle, commandeur d’Alcantara et bailli de Dôle (en 1539). Jean fut page puis 1er écuyer au service de Charles Quint, qu’il servit dans la diplomatie et dans l’armée. En 1525, à Pavie, il fut longtemps aux prises avec François Ier qui le blessa à la joue d’un coup d’épée[36]. Il participa à l’expédition de Hongrie contre Soliman en 1532, à celle de Tunis en 1535, au siège de Landrecies en 1543, à l’expédition à Alger en 1544 et à la bataille de Mühlberg contre les luthériens en 1547. Il protégea la fuite de l’empereur avec Jean Poupet à Innsbrück en 1555, participa au siège de Metz en 1552 et à la bataille de Renty en 1553[37]. Il décéda le 26 décembre 1556. La famille d’Andelot s’armait échiqueté d’argent et d’azur, de cinq traits de cinq points chacun, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d’or, brochant sur tous les points de l’échiquier[38].
Leur fils, Georges d’Andelot, chevalier, gentilhomme de la maison de Sa Majesté Impériale, baron de Jonville, bailli et gouverneur de Dôle seigneur de l’Esclatière, de Maulde, de Hoves et de Ruesnes[39], racheta donc Ruesnes à sa tante Anne d’Oignies le 18 janvier 1558. Il avait alors épousé Honorine, dame de l’Esclatière[40], par contrat du 25 avril 1556[41]. Il mourut peu de temps après son mariage, vers 1565, et fut enterré dans l’église de Hoves, où fut installée une verrière ornée de ses armoiries[42].
Leur fils, Jean d’Andelot, était donc très jeune lorsqu’il se retrouva orphelin de père. C’est alors son tuteur, Louis de Sommaing[43], qui géra le fief de Ruesnes à partir du 23 (ou 22) novembre 1565[44]. À cette date, en effet, Louis de Sommaing se rend à Mons et « relève deux fiefs : la seigneurie de Ruesnes-lez-Quesnoy (fief lige) et des terres gisantes entre Quesnoy et Ruesnes (fief ample) »[45]. En ancien français, le « relief » était un droit payé par un vassal à son suzerain (ici, le Comte de Hainaut) pour « relever » un fief, c’est-à-dire en hériter à la mort du propriétaire précédent. À cette date, Jean d’Andelot avait récemment perdu son père ; son tuteur s’était donc rendu à Mons pour payer au Comte de Hainaut la somme lui permettant de devenir légitime propriétaire des deux fiefs en question en attendant de la transmettre à l’héritier légitime, Jean.
Jean d’Andelot fut chevalier et devint seigneur de Hoves, de l’Esclatière, du Bois de Tourneppe, Ruesnes, Aiseaux, Graty, Odry et Maulde. Ayant voyagé à plusieurs reprises en Italie, où il se trouvait, encore très jeune, en 1572 à Pavie et Milan[46]. Il fit son testament à Mons le 7 octobre 1575, âgé de moins de quinze ans, avant de repartir en Italie au service du roi d’Espagne[47], introduit de la sorte :
Comparut Jean d’Andelot, écuyer, seigneur de Hoves, de Maulde, des Prets, de Ruesnes, fils et héritier de feu messire George d’Andelot, en son vivant chevalier, seigneur desdites terres et seigneuries, et bailli de Dôle.
Le 20 mars 1579, il renouvela les mêmes dispositions, étant à nouveau sur le point de se rendre en Italie, où des possessions de sa famille l’appelaient souvent. Le 17 juin 1634, alors qu’il habitait au château de l’Esclatière près de Soignies, il signa une procuration en faveur de son second fils, Adrien. Il mourut en son château le 11 juin 1636 et fut enterré aux côtés de son père, dans le chœur de l’église de Hoves[48].
Jean d’Andelot épousa en premières noces, par contrat du 28 septembre 1581, Anne de Jauche-Mastaing, fille de Gabriel de Jauche, seigneur de Mastaing, et de Jeanne de Montmorency. À ce premier mariage, auquel Jean était âgé de moins de 21 ans, était présent son ancien tuteur Louis de Sommaing, alors chevalier, prévôt de Mons et seigneur de Louvegnies. Jean épousa en deuxièmes noces Anne de Haynin, dame de Wambrechies, fille de Jean, seigneur de Wambrechies, et d’Anne d’Ongnies. Le 17 février 1590, Jean et sa première épouse Anne de Jauche-Mastaing publient un avis par lequel ils arrangent le partage de leur fortune entre leurs enfants. Les biens non mentionnés dans cet avis furent partagés par succession le 6 mai 1637[49].
Adrien d’Andelot était le deuxième fils de Jean d’Andelot et Anne de Jauche-Mastaing. Il était chevalier et seigneur de Ruesnes grâce à la convention du 17 février 1590 que nous venons de mentionner, résumée de la manière qui suit dans l’acte de mariage d’Adrien avec Marie van Pecq dite Pecquius, fille de Pierre, daté du 13 février 1621 :
Premièrement, a été déclaré par ledit seigneur de Reusnes, en suite de lettres de pouvoir et produration à lui données par ledit seigneur d’Andelot, son seigneur et père, passées en la ville de Soignies, le 12 de ce mois, par-devant hommes de fief dudit comté de Hainaut et cour à Mons, que par avis préalable d’icelui seigneur et père et de la feu dame sa mère, reconnu et passé le 17 février 1590, lui compète et appartient pour lui et ses hoirs à toujours la terre et seigneurie de Reusmes, tenue en fief dudit comté de Hainaut et cour à Mons, se comprenant en un village à clocher, château, maison de cense et basse-cour, etc., avec toute justice, haute, moyenne et basse, à cause de laquelle haute justice, le seigneur y commet bailli, mayeur, greffier, échevins, sergent et autres officiers, et lui compètent toutes lois, amendes, forfaitures, droits de confiscation, d’aubanité, bâtardise, et plusieurs autres.
Cet acte fut passé devant le Secrétaire du Conseil de Brabant et des hommes de fief de Hainaut. Une copie authentique en fut faite le 28 janvier 1636. Sont mentionnées une série de propriétés, parmi lesquelles la « seigneurie de Reusnes », celles de l’Esclatière, du Plouich et de Forest, ainsi que le bois de Steenkerque et la cense de Courtebecque[50].
Si la date de décès d’Adrien est inconnue, on sait cependant qu’elle survint entre le 19 septembre 1639 (où Adrien écrit une lettre depuis Béthune, dont il avait la capitainerie) et l’an 1647 (où son frère Charles est qualifié de seigneur de Ruesnes), alors qu’il était gouverneur de la ville et châtellenie de Bouchain après plusieurs années de service comme capitaine de cheveaux[51].
Adrien n’avait eu qu’une fille, du nom d’Eugénie ; à sa mort, la seigneurie de Ruesnes passa donc à son frère Charles d’Andelot. Ce dernier, chevalier de la cour souveraine de Mons dès 1630, releva devant le grand-bailli du Hainaut le 10 juin 1637 les terres de son père Jean d’Andelot suite à la mort de ce dernier. À cette date, Charles est qualifié de seigneur de Hoves, Graty, Odry, Maulde, du Bois et Tourneppe, vicomte de Looz, etc., premier chevalier de la noble et souveraine cour à Mons. Dix ans plus tard, en 1647, un autre acte le qualifie par ailleurs de seigneur de l’Esclatière, Forest, des Prêts, Neufmont, Rocquemont, Plouich et Ruesnes[52]. À moins que l’acte de 1637 ait ommis de mentionner la seigneurie de Forest, on peut donc supposer qu’à cette date, Adrien d’Andelot en était encore le seigneur.
Vers 1630, la famille d’Andelot fut spoliée des avantages qui lui avaient été concédés en 1550 par Charles Quint, parce que les documents prouvant ces droits avaient été perdus. Charles d’Andelot écrit alors au roi d’Espagne Philippe IV, et obtint gain de cause lorsque ce dernier lui envoya de nouveaux documents officiels le 7 janvier 1631. Charles épousa Jeanne de Bourgogne à Bruxelles le 13 avril 1614. Son épouse, vicomtesse de Looz, était la fille de Pierre de Bourgogne, seigneur de Bredam, et de Catherine d’Oyenbrugge-Duras, dont la mère était Jeanne de Mérode et qui descendait d’un enfant naturel de Philippe le Bon. Tous deux réglèrent leur succession le 10 décembre 1647, et Charles mourut le 9 juillet 1652. Il fut enterré avec ses ancêtres dans le chœur de l’église de Hoves[53].
Le deuxième fils de Charles d’Andelot et Jeanne de Bourgogne se nommait aussi Charles. Ce fut lui à qui échut la seigneurie de Ruesnes à la mort de son père, en 1652[54]. Charles était le seigneur de Ruesnes, Plouich et Ham-sur-Sambre[55]. Contrairement aux désirs de son oncle, qui voulait lui faire épouser Eugénie d’Andelot, sa cousine germaine, dont nous avons déjà parlé, Charles épousa Claire Petit, fille de Philippe, seigneur de Guigne et de Capron, et d’Anne de Bourgogne[56].
Leur fils aîné, Adrien-Conrard d’Andelot, né et baptisé à Soignies le 24 septembre 1662, était chevalier, vicomte de Looz, seigneur de Hoves, de Ruesnes, Graty et Plouich. Étant très jeune à la mort de son père, il fut « relevé » par sa mère le 10 novembre 1672, ce qui signifie que c’est elle qui reprit ses terres en son nom. Il acquit plusieurs autres terres par la suite. Membre de la noblesse aux états du Hainaut, il épousa par contrat réalisé au château d’Hembise le 17 juin 1693, puis à l’église de Cambron-Saint-Vincent le lendemain, Marie Louise Joséphine d’Yedeghem, dame d’Hembise, mairesse héréditaire de Cambron-Saint-Vincent, fille d’Antoine François d’Yedeghem, seigneur des Daumes et d’Hembise, et de Louise Justine du Bosch. Adrien-Conrard mourut au château d’Hembise le 27 février 1728 et fut enterré dans l’église de Cambron-Saint-Vincent avec épitaphe et quartiers, à côté de sa femme[57].
Adrien-Conrard et Marie Louise Joséphine eurent un fils unique du nom d’Adrien Conrard Léopold d’Andelot, né le 15 juin 1695 à Enghien. Celui-ci fut Comte d’Andelot, vicomte de Looz, seigneur de Hoves, Graty, Ruesnes, Prêts, Plouich, Embise, etc. Député de la noblesse aux états du Hainaut comme son père, il s’attira les grâces de Louis XV, qui le fit Comte, et se lia d’amitié avec Stanislas Ier, roi détrôné de Pologne[58]. Le jeune Comte se mit en péril pour aider son ami à reprendre le pouvoir en Pologne. Il épousa, par contrat du 17 juin 1718 au château de Chemilly en Bourgogne, Armande Françoise Charlotte de Custine de Wiltz, née le 6 février 1700, fille de François Théodore de Custine, chevalier, Comte de Wiltz, baron et seigneur de Chemilly, mestre de camp de cavalerie au service de France, et de Françoise Angélique de Choiseul d’Hostel. Dans le contrat de ce mariage, la seigneurie de Ruesnes n’est pas mentionnée ; à une date inconnue située entre 1672 et 1708, en effet, celle-ci passa des mains de la famille d’Andelot à celle d’Yzarn de Villefort de Montjeu[59].
On pense que c’est la famille d’Andelot qui fit bâtir au 17ème siècle les parties les plus anciennes du château de Ruesnes (à savoir les bâtiments de la ferme de basse-cour). Il s’agissait de constructions simples à un seul niveau, selon les habitudes architecturales de la région. Enfin, c’est en 1678, à l’occasion du Traité de Nimègue, que Ruesnes fut rattachée à la France. Rien n’indique cependant que cela ait eu une influence sur les familles seigneuriales de la commune.
L’époque de la famille d’Yzarn de Villefort de Montjeu reste assez sombre en ce qui concerne l’histoire de la seigneurie de Ruesnes, que cette famille a donc acquise à une date inconnue (entre 1672 et 1708). En effet, le 23 mai 1708, un puissant ouragan fit de nombreux dégâts à Ruesnes. À cette époque, le seigneur de Ruesnes était Jacques Joseph d’Izarn de Villefort de Montjeu, fils d’Henri[60], né vers 1655, qui décéda quelques mois plus tard, le 24 septembre 1708[61]. Il était l’époux de Marie-Suzanne de Valicourt, qui, née en la paroisse Saint-Amé de Douai le 15 juillet 1670, était sous-gouvernante des enfants de France[62]. Elle eut 9 enfants[63]. À cette époque, des travaux furent réalisés dans le château ; une porte charretière porte encore de nos jours la date « 1695 ».
Ce seigneur de Ruesnes acquit le 15 janvier 1694 la terre d’Haussy, proche de Ruesnes, à Eugène Sigismond Philippe d’Alsace, Comte de Boussu. Ce dernier était le dernier représentant de la branche des Hennin-Liétard de Haussy. Il avait reçu ce fief des mains de Marie Adrienne de Hennin-Liétard, sa tante, le 17 septembre 1682[64]. Il ne semble cependant pas que Ruesnes ait fait partie de la même transaction, mais il n’est pas à exclure qu’une transaction semblable fit passer Ruesnes aux mains de la famille d’Yzarn (certains avancent la date de 1693). La famille de Hennin-Liétard était originaire du Rouerge et portait pour armes d’azur à la fasce d’argent en chef de deux besants du même et en pointe d’un croissant d’or.
En plus d’être seigneur de Ruesnes et d’Haussy, Jacques Joseph d’Izarn de Villefort de Montjeu était chevalier, seigneur de Villefort, seigneur de Mortry[65], chevalier de St-Louis, major des villes de Valenciennes et Mons, et capitaine d’une compagnie de dragons. Après avoir acquis la terre de Haussy, il entreprit de mettre un peu d’ordre dans ses rapports avec les habitants du village, qui, peu à peu avaient omis certaines de leurs obligations financières, par exemple celle sur le paiement des droits de mutation de propriété. Il défendit également ses intérêts devant les confréries religieuses possédant des biens à Haussy comme le Collège de Valenciennes. En avril 1699, il revendit pour 15 760 florins la cense de Bailleul à Félix Delinselle, qui demeurait alors à Douchy-les-Mines. Dans les archives du Parlement de Flandre[66], on trouve un procès de 1705 dans lequel il était accusé de « procédure criminelle, arpentage délibérément faussé à Haussy, emprise de la part du mayeur sur un cinquième des terres de la paroisse, violence et voies de fait contre l’huissier Doignon et ses records, rébellion à justice ». À cette date, il est dit « ancien mayeur de la ville de Mons et résidant à Ruesnes ». L’issue du procès est inconnue[67].
C’est vers 1710-1719, soit peu de temps après l’arrivée de la famille d’Yzarn, que Maximilien-Augustin (de) Cap(p)y – a acheté la terre de Ruesnes. La date exacte de l’acquisition est inconnue. Capy avait succédé à son père dans la charge de conseiller du roi, ce qui fut confirmé par lettres patentes de Louis XIV en 1692[68].
La première demeure seigneuriale du château aurait été construite par les Capy. Il ne s’agit pas de celle que l’on voit actuellement ; cette dernière a été bâtie plus tard par la famille Boursier. Les armes actuelles de Ruesnes, d’azur au loup ravissant d’or, sont une récupération de celles des Capy[69].
Pendant la guerre de succession d’Espagne (1701-1714), le maréchal de Berwick aurait logé au château.
Armes de la famille de Capy (Wikimedia Commons)
Maximilien-Augustin Capy était le fils de Gabriel Capy (lui-même fils de Charles Capy et de Catherine Vanbecque) et Catherine Vermeille (fille de Jean et de Catherine Catiau, baptisée au Quesnoy le 9 janvier 1631), qui s’étaient mariés au Quesnoy le 18 janvier 1750[70]. Baptisé au Quesnoy le 4 septembre 1663, il était seigneur de Ruesnes et Louvignies et conseiller puis lieutenant particulier au bailliage du Quesnoy, où il mourut le 15 avril 1744. Il avait épousé Marie-Catherine de la Place, fille d’Antoine, née à Valenciennes vers 1672 et décédée au Quesnoy le 6 octobre 1720. Au moins onze enfants leur étaient nés, dont sept fils, parmi lesquels il est difficile de savoir lesquels ont officiellement été seigneurs de Ruesnes.
Vers 1772-1779, les Capy auraient vendu la seigneurie de Ruesnes à Nicolas Tréca, avant de la racheter en 1780.
Les seigneurs de Ruesnes et les Druesne, voisins loin de chez eux
Il est intéressant de constater que précisément à la même époque que la seigneurie des Capy se développait à Belfort, où cette famille régnait aussi en maître, une petite branche de la famille Druesne, dont la première apparition s’y fait le 22 janvier 1747. Un lien entre les deux familles est peu probable, mais la coïncidence en reste néanmoins frappante, étant donné la distance significative entre Belfort et Ruesnes (435 km).
La seigneurie de Ruesnes fut achetée en 1783 par Pierre Joseph Boursier de Ruesnes (°env. 1733 à Onnaing), négociant et juge consul de Valenciennes. Le contexte de cette vente est inconnu, si ce n’est que M. Boursier rassemblait alors plusieurs seigneuries de la région. Pierre Boursier était issu d’une famille de mulquiniers, négociants en batiste et en toilette[74]. Il fut le dernier seigneur de Ruesnes et serait décédé le 30 mars 1793 à Valenciennes[75]. « Serait », car aucune indication permettant de confirmer qu’il s’agit du bon Pierre Joseph Boursier n’est précisée dans l’acte du 30 mars 1793, à l’exception de sa profession. S’il est peu probable qu’il y ait erreur sur la date du décès de M. Boursier, il est curieux qu’il soit mentionné sur les listes reprenant les noms des personnes (principalement des nobles, religieux et artisans) ayant fui la France lors de la Révolution[76]. S’agirait-il d’une erreur de la part de personnes n’ayant pas été au courant de son décès ? Lorsqu’après la Terreur, la législation permit à ces personnes de rentrer en France à condition d’obtenir leur radiation de ces listes d’émigrés (ce qui ne leur garantissait aucunement de récupérer leurs biens, souvent vendus), son épouse[77] Reine Melchior Didier est mentionnée parmi les demandeurs de radiations comme « veuve Pierre Boursier, négociant à Valenciennes, partie avec lui pendant l’occupation autrichienne pour Amsterdam et Hambourg »[78]. Toujours est-il que Reine Melchior Didier (°1er mai 1753 à Coudekerque-Branche), son épouse, émigra et fut dépouillée de sa seigneurie en 1794, avant d’y être réintégrée en 1796. Elle décéda à Valenciennes le 14 septembre 1809[79] et fut enterrée dans le caveau de sa famille à Ruesnes le 16 septembre[80].
Ce serait M. Boursier qui aurait fait construire le château tel qu’on le voit aujourd’hui. Trois ailes (dont l’une a été refaite au 20ème siècle) divergent à partir d’un salon central en ovale ; outre les combles, chacune de ces ailes comporte deux niveaux percés d’ouvertures au cintre surbaissé. Les matériaux utilisés sont ceux qui étaient les plus usuels à cette époque : la brique pour les murs, le grès pour le soubassement et la pierre pour les encadrements des ouvertures.
La fille de Pierre Boursier et Reine Didier, Désirée Fébronie Joséphine Boursier de Ruesnes, née à Valenciennes le 29 janvier 1782 et décédée en cette même ville le 24 janvier 1846, épousa à Ruesnes le 21 avril 1804 (1er Floréal an XII)[81] Amédée Hamoir, né à Valenciennes le 6 septembre 1783 et décédé à Saultain le 6 mars 1867. Celui-ci était maire de Saultain, conseiller d’arrondissement de Douai puis de Valenciennes, conseiller municipal, membre de la chambre consultative de commerce, membre de la commisssion administrative des hospices et du bureau de charité de Valenciennes, membre de l’Académie de l’industrie, membre du conseil de fabrique de l’église Notre-Dame à Valenciennes, capitaine des sapeurs-pompiers de la garde nationale de Valenciennes, fabricant de batiste et de toiles blanches, négociant puis agriculteur, fabricant de sucre sous la raison sociale « Serret, Duquesne, Hamoir et Cie », distillateur de mélasses et fabricant de potasse sous la raison sociale « Hamoir, Semal, Dubrunfaut et Cie », membre du conseil d’administration de la Compagnie des mines de houille de Thivencelles et de Fresnes-Midi, agent général de la Compagnie royale d’assurances-incendies, Chevalier de l’Ordre royal de la Légion d’Honneur et Conseiller général du Nord[82]. Par ce mariage, le château de Ruesnes passa dans la famille Hamoir en 1804.
Par la suite, le château eut plusieurs propriétaires, moins intéressants dans le cadre de cette recherche puisqu’ils ne portaient pas le titre ni le nom « de Ruesnes ». De 1852 à 1909, il appartint à la famille Camaret. Louis Camaret et Aline Boursier eurent au moins deux enfants, dont Yvonne Camaret (1846-1930), qui épousa à Ruesnes en 1865 un certain Anatole Lambert de Beaulieu (avocat puis magistrat), et Adrien Camaret (1844-1901). Ce dernier, né à Douai en 1844, y alla au collège avant de rejoindre le lycée Louis-le-Grand à Paris. Il devint docteur en droit et fit en 1865 un stage au Barreau de Lille, où il exerça jusque 1874, date à laquelle il rejoignit la Cour d’appel de Paris. Il devint maire de Ruesnes comme son oncle maternel avant lui. Connu pour sa droiture et son souci des gens de peu, il se présentait selon ses collègues comme « l’avocat des pauvres ». Il mourut à Ruesnes en 1901 et fut enterré dans le mausolée qui se trouve encore aujourd’hui face à l’église de Ruesnes, devant les portes du château[83].
Entre 1909 et 1922, le château appartenait à un autre Amédée Hamoir. Il subit des destructions substantielles pendant la première guerre mondiale. De 1922 à 1925, il passa à Georges Lambert de Beaulieu, puis à un certain M. Vaille, qui en fit un bâtiment agricole. Il fut ensuite acquis en 1989 par Marcel Maes. En janvier 1991, Michel Dutouquet, qui possédait le château depuis 1990, enregistra la société qui porte son nom avec le château comme siège social. L’objet de la société en question était « hébergement touristique et autre hébergement de courte durée ». Quelques années plus tard, en 1997, le château fut racheté par Jacques Rousselot et des restaurations furent entreprises[84]. Enfin, le 9 septembre 2010 est déclarée et le 25 septembre de la même année est publiée à la sous-préfecture d’Avesnes-sur-Helpe l’association (de loi 1901) « les amis du château de Ruesnes » ayant pour objectif de « défendre et sauvegarder le château de Ruesnes et son quartier (rue de l’église, rue du château) en matière de patrimoine, cadre de vie et environnement ». Le siège de l’association est fixé au 12, rue du château à Ruesnes.
Louis Camaret[85]
Louis Camaret, né le 15 mai 1795 à Assérac et décédé le 6 janvier 1860 à Paris, était un recteur d’académie, notamment de Douai de 1842 à 1852. Issu d’une famille modeste[86], Louis Camaret est le fils d’un paludier de la côte atlantique, plus exactement du bourg de Barzin qui dépend de la commune d’Assérac[87]. En dépit de cette basse extraction, Louis Camaret parvient à obtenir le baccalauréat puis une licence de droit et enfin un doctorat de littérature[88], études menées en parallèle des postes qu’il va successivement occuper au sein de l’instruction publique avec un sens de la mobilité géographique qui étonne aujourd’hui.
En 1813, régent de « 2° classe élémentaire » au collège d’Ancenis, il passe deux ans plus tard « régent de seconde » dans le même établissement. En 1823, il est nommé « censeur des études » au collège royal de Reims, puis, en 1826, dans ces mêmes fonctions, au lycée de Lyon. En 1827, à 32 ans, Camaret obtient le poste de principal du collège royal de Reims, avant d’être nommé en 1829, inspecteur de l’académie de Dijon (qui étaient à cette époque les adjoints du Recteur chargés de contrôler les écoles primaires). L’année suivante, il effectue un intérim dans sa région d’origine, étant « chargé d’administration » au collège royal de Nantes. En 1832, repartant vers l’est, Camaret devient principal du collège de Chalons-sur-Marne. En 1838, mouvement inverse vers l’ouest natal, il est nommé proviseur du collège royal de Bourbon-Vendée, future Roche-sur-Yon. Enfin, l’année suivante, il prend la direction du lycée royal de Rennes.
Sa bonne manière de servir – saluée en 1838 par l’obtention de la Légion d’honneur – lui vaut de surcroît d’obtenir à partir de Rennes le poste prestigieux, en 1842, de recteur de l’académie de Douai où il reste cinq ans. Il rejoint en effet l’académie d’Amiens en 1847 mais dès cet instant, Camaret va vivre les bouleversements que provoquent les lois qui modifient régulièrement l’organisation de l’instruction publique de la fin de la monarchie de Juillet au Second Empire, en passant la IIème République.
De fait, la loi du 7 septembre 1848, qui crée vingt académies républicaines, conserve l’académie de Douai dès lors agrandie de la Somme qui s’ajoute au Nord et au Pas-de-Calais. La suppression de l’académie d’Amiens (découpée au bénéfice de ses voisines), en 1849, oblige donc son Recteur à retrouver l’académie de Douai. En août 1850, avec la loi Falloux, Camaret revient « recteur départemental de l’académie du Nord », en résidence à Douai, fonctions qu’il assure jusqu’à sa retraite en septembre 1852. À cette date, il existe autant de recteurs que de préfets, le ressort d’exercice des premiers étant le périmètre départemental.
S’il décède à Paris en 1860, Louis Camaret s’était toutefois établi dans le Nord par son mariage en 1843 avec Aline Boursier. Cette dernière, née en 1810 à Valenciennes, décédée en 1890, dont la famille avait, sans doute lors de la vente des biens nationaux, acquis le château de Ruesnes près du Quesnoy, était issue d’une lignée de mulquiniers, négociants en batiste et en toilette.
Outre son fils, Adrien, né à Douai en 1844, devenu ensuite docteur en droit, avocat à Paris mais aussi maire de Ruesnes comme son oncle Boursier avant lui[89], Camaret avait une fille, Yvonne, née en 1846 et décédée en 1930, mariée dans la commune en 1865 avec Anatole Lambert de Beaulieu, avocat puis magistrat. Le château de Ruesnes, qui existe toujours en dépit des destructions subies lors de la Grande Guerre, est resté en possession de la famille Camaret puis Beaulieu de Lambert jusqu’en 1924[90].
Ordre |
Début |
Fin |
Nom |
Commentaires |
1 |
1336 |
1337 |
Othon II d’Écaussinnes |
Seigneur de son hommage au Comte de Hainaut à sa mort |
2 |
1337 |
1382 |
Gilles d’Écaussinnes |
Relief supposé à la mort de son père |
3 |
1382 |
? |
Othon III d’Écaussinnes |
Relief supposé à la mort de son père |
4 |
? |
? |
Gérard d’Écaussinnes |
Frère du précédent |
5 |
? |
? |
Jean II du Bois de Hoves |
Gendre du précédent |
6 |
? |
? |
Barbe du Bois de Hoves |
Fille du précédent, dame de Ruesnes [?] |
7 |
1516 |
1536 |
Sohier III du Bois de Hoves |
Neveu de la précédente |
8 |
1536 |
? |
Robert du Bois de Hoves |
Fils du précédent |
8b |
? |
1558 |
Anne d’Oignies |
Veuve du précédent |
9 |
1558 |
1565 |
Georges d’Andelot |
Neveu de la précédente, acquisition par achat en 1558, mort jeune |
9b |
1565 |
? |
Louis de Somaing |
Tuteur du fils du précédent |
10 |
? |
1621 |
Jean d’Andelot |
Pupille du précédent, il répartit sa fortune entre ses fils par une convention de 1590 qui prend effet au mariage de son fils, en 1621 |
11 |
1621 |
1634-1647 |
Adrien d’Andelot |
Fils du précédent, n’a qu’une fille au moment de son décès – vivant en 1634 ; son frère est mentionné comme seigneur en 1647 |
12 |
1634-1647 |
1652 |
Charles d’Andelot |
Frère du précédent |
13 |
1652 |
1672 |
Charles d’Andelot |
Fils du précédent |
14 |
1672 [?] |
? |
Adrien-Conrard d’Andelot |
Fils du précédent, né en 1662 et décédé en 1728 |
15 |
? |
? |
Adrien-Conrard-Léopold d’Andelot |
Fils du précédent, né en 1695, certaines sources le mentionnent comme seigneur, alors qu’en 1708 le seigneur était le suivant |
16 |
Avant 1708 |
1708 |
Jacques Joseph d’Yzarn de Villefort de Montjeu |
Mode et date d’acquisition inconnus |
… |
… |
… |
… |
… |
… |
1710-1719 |
1744 |
Maximilien Augustin Capy |
Acquisition par achat, date inconnue |
… |
… |
… |
… |
… |
… |
Avant 1757 |
1766 |
Charles Louis |
Parrain de la cloche de l’église de Ruesnes en 1757, probablement fils du précédent |
… |
Prob. 1766 |
1772 |
Augustin François Capy |
Probablement le frère du précédent |
… |
1772-1779 |
1780 |
Nicolas Tréca |
Acquisition par achat, date inconnue |
… |
1780 |
1783 |
… Capy |
Récupération par la famille Capy |
… |
… |
… |
… |
… |
… |
1783 |
1793 |
Pierre Joseph Boursier |
Propriétaire en 1783 – décède le 30 mars 1793 |
… |
Avant 1794 |
1804 |
Reine Melchior Didier |
Confiscation du château en 1794 : la veuve du précédent en est chassée – elle réintègre sa propriété en 1796 |
… |
1804 |
1852 ? |
Amédée Hamoir |
Mariage avec Désirée Boursier, la fille des deux précédents, en 1804 |
[1] Cette église fut construite en 1763 sur les ruines de celle qui fut brûlée en 1550 avec le village, pendant la guerre entre les Français et l’empereur Charles Quint. La première cloche du village fut fondue en 1537.
[2] Voir la liste des Druesne morts pour la France sur cette page.
[3] Voir la liste des Druesne morts pour la France sur cette page.
[4] Bertrand et Ménégaldo, Vocabulaire d’ancien français.
[5] Dans un sceau de 1368, ses armes sont brisées d’un lambel puis d’un écusson (d’argent ?) en cœur ; un cimier d’une dame en buste entre 1368 et 1382. Il participe à l’arrestation de Sohier d’Enghien, coupable d’avoir fait exécuter 4 sergents de la Châtellenie d’Ath et exécuté sur ordre d’Aubert de Bavière d’où s’ensuivit une guerre entre les Enghien et les Aubert, terminée en 1366. Voir Pattou, « Seigneurs du Roeulx et d’Écaussinnes ».
[6] « Baudouin de Blehen, chevalier, bailli du comté de Namur, fait savoir que Gilles de Scarsines, seigneur de Ruesnes, chevalier, a vendu à Guillaume Masson, receveur du comté de Namur, agissant au nom de Guillaume Ier, Comte de Namur, tous les fiefs mouvant du comté de Namur que lui et sa femme, Jeanne, ont reçus en héritage de Nicolas du Spynoit, chevalier. 4 mars 1361 ». Voir Bodart et Laurent, Inventaire du chartrier des comtes de Namur, 1092-1619.
[7] Celui-ci, châtelain du château-fort d’Écaussinnes dans la seconde moitié du 14ème siècle, fit construire au hameau d’Hubertsart la chapelle de Scoufflény, aussi connue sous le nom de « chapelle de Notre-Dame de Liesse ». Voir Commune d’Ecaussinnes, « La Chapelle de Scoufflény ».
[8] Décédé le 13 septembre 1386, Simon de Lalaing il repose à côté de son épouse, Jeanne de Ruesne, au couvent de Beaumont à Valenciennes. Voir Commune d’Ecaussinnes.
[9] Central, « Écaussinnes ».
[10] Entre 1403 et 1408 (au moins), Monseigneur Othon d’Ecaussinnes, chevalier, seigneur de Roesne et châtelain d’Ath, était accompagné de son lieutenant Jehan I Séjournet, qui travaillait à maintenir l’ordre au sein de la ville d’Ath. Voir de Séjournet, « Jehan Séjournet ».
[11] Pattou, « Seigneurs du Roeulx et d’Écaussinnes ».
[12] Pattou.
[13] Cercle Héraldus de Mons, « Prévôts du Hainaut ».
[14] Voir Pattou, « Seigneurs du Roeulx et d’Écaussinnes ».
[15] Elle épousa Jaspar de Harchies, seigneur de Millomez, de La Motte et du Moustier, décédé vers 1448, puis Pierre de Lannoy, seigneur de Lesdaing, de Planques et de Hardiplanque. Voir Pattou.
[16] Elle épousa en 1407 Hue de Blicquy, comme en atteste un acte du chapitre de Sainte-Waudru à Mons.
[17] Elle reçut une prébende, c’est-à-dire un revenu fixe accordé aux ecclésiastiques, le 22 novembre 1419.
[18] Elle acquit ce titre par son mariage en 1407 avec Corneille de Gavre-Rassenghien, seigneur de Lens-en-Hainaut, Herchies, Wodecq et Masnuy-Saint-Pierre. Il était le fils d’Arnould II et de Margarita van Bautersem (dite « de Berghes »). À l’époque de son mariage avec Mahaut d’Écaussinnes, il était veuf de Jeanne d’Ailly, dame de Montgomery. Il décéda en 1414.
[19] « Le lundi xxiije jour dou mois de juing (mil iiiije xxvij), fist nostre très redoubté signeur Phelippe, ducq de Bourgongne, serment comme mambourcq et bail dou pays, ou non (au nom) de nostre très redoubtée dame Jaque de Baivière » (2e registre des consaux de la ville de Mons, fol. xxv v°.).
[20] Devillers, « Les séjours des ducs de Bourgogne en Hainaut, 1427-1482 », 1427‑82.
[21] Pattou, « Seigneurs du Roeulx et d’Écaussinnes »; Pierfit, « Base collaborative Pierfit ».
[22] En réalité, à cette époque, la famille du Bois de Hoves était encore appelée du Bois, seigneurs de Hoves. Ce n’est que plus tard que la partie de Hoves fut intégrée de manière permanente au patronyme. Voir Pierfit, « Base collaborative Pierfit ».
[23] Pierfit.
[24] Son premier époux fut Jean d’Esne, surnommé le Baudrain, chevalier, mort le 21 janvier 1492. Il portait de sable à dix losanges d’argent, posés 3, 3, 3 et 1, et était seigneur de Beauvoir, Lescaille, Sainte-Aldegonde, Béthencourt et Séranvillers. « À la mort de Robert d’Esnes, la seigneurie de l’Escaille passa aux mains de son fils Jean d’Esnes dit le Baudrain, il était seigneur de Béthencourt, sire de Beauvois, marié à Barbe du Bois dite de Hoves, dame de Ruesnes, morte en 1516, fille de Jean, Seigneur de Hoves et du Pratis et de Jehenne du Roux dite des Caussines ». Voir du Chastel de la Howardries, Généalogies des familles du Bois, dite de Hoves et du Vernay du Plessis, 12; Maison de la mémoire de Seneffe, « Les Esnes, seigneurs de l’Escaille sous Feluy ».
[25] Plusieurs sources anciennes expliquent qu’à la mort de Madame de Rasse de la Hargerie, ce fut à son petit-neveu (et non à son neveu) qu’échut le fief de Ruesnes.
[26] du Chastel de la Howardries, Généalogies des familles du Bois, dite de Hoves et du Vernay du Plessis, 12.
[27] Dictionnaire généalogique de la noblesse.
[28] Généalogies des familles du Bois, dite de Hoves et du Vernay du Plessis.
[29] Leleu, « Genealogie ascendante de Bernard Leleu »; du Chastel de la Howardries, Généalogies des familles du Bois, dite de Hoves et du Vernay du Plessis, 12.
[30] de Saint-Génois de Grandbreucq, Monumens anciens essentiellement utiles a la France, aux provinces de Hainaut, Flandre, Brabant, Namur, Artois, Liège, Hollande, Zélande, Frise, Cologne, et autres pays limitrophes de l’empire, 1:143.
[31] On trouve aussi son prénom orthographié Zegre ou Zeger. Voir de la Chesnaye-Desbois, Notices généalogiques tournaisiennes; Leleu, « Genealogie ascendante de Bernard Leleu ».
[32] Leleu, « Genealogie ascendante de Bernard Leleu »; de la Chesnaye-Desbois, Notices généalogiques tournaisiennes, 1:250‑64.
[33] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1871, 10a:409.
[34] du Chastel de la Howardries, Généalogies des familles du Bois, dite de Hoves et du Vernay du Plessis, 14‑15; de Saint-Génois de Grandbreucq, Monumens anciens essentiellement utiles a la France, aux provinces de Hainaut, Flandre, Brabant, Namur, Artois, Liège, Hollande, Zélande, Frise, Cologne, et autres pays limitrophes de l’empire, 1:143.
[35] de Wailly, « Généalogie Wailly ».
[36] Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[37] Pierfit, « Base collaborative Pierfit ».
[38] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1878, 15:272.
[39] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1871, 10a:409; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1878, 15:272; de Wailly, « Généalogie Wailly »; Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[40] Philippine était la fille d’André Adrien de l’Esclatière et de Jacqueline de Brant. Voir de Wailly, « Généalogie Wailly ».
[41] Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[42] Sa veuve épousa en secondes noces Charles de Gavre, chevalier, Comte de Beaurieux et du Saint-Empire, seigneur de Fresin, d’Ollignies, de Musain, etc. Voir Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1878, 15:272; Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[43] Louis de Sommaing était présent au mariage de Georges d’Andelot avec Honorine de l’Esclatière le 25 avril 1556. À cette date, il est qualifié d’écuyer, seigneur des Prêts, gentilhomme de la reine-douairière de Hongrie. Il était le cousin germain d’Honorine. Dans son testament de 1560 (passé le 7 juillet à Enghien), Georges d’Andelot l’avait désigné comme exécuteur testamentaire. Un certain Jacques de Thiennes, seigneur de Rumbeke, fut lui aussi tuteur de Georges d’Andelot. Voir Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[44] Goethals.
[45] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1878, 15:272.
[46] Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[47] Goethals.
[48] Goethals.
[49] Goethals.
[50] Archives de l’Etat belge à Mons, AEM.03.001 – 40.
[51] Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[52] Goethals.
[53] Goethals.
[54] Goethals.
[55] Il obtint cette dernière, une pairie du comté de Namur, par le testament du seigneur de Bredam, son oncle maternel.
[56] Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique.
[57] Goethals.
[58] Goethals.
[59] Goethals.
[60] Réunion d’amateurs et d’archéologues, Souvenirs de la Flandre-wallonne, 9:11.
[61] de la Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse contenant les généalogies, l’histoire & la chronologie des familles nobles de la France, l’explication de leurs armes et l’état des grandes terres du royaume, poffédées a̿ titre de principautés, duchés marquifats, comtés, vicomtés, baronies, &c., par création héritages, alliances donations, substitions mutations, achats ou autrement par De La Chenaye-Desbois et Badier.
[62] Sohier, « Jacques Joseph d’Izarn de Villefort : généalogie par odile134 – Geneanet »; Réunion d’amateurs et d’archéologues, Souvenirs de la Flandre-wallonne, 9:11.
[63] Tous ces enfants sont mentionnés dans le Dictionnaire de la Noblesse, de la Chesnaye-Desbois, tome X.
[64] Blas, « Eugène Sigismond de Hennin ».
[65] En 1707, le fief de Mortry, à Ruesnes, appartenait cependant à l’abbaye de Bonne-Espérance, en Belgique. Un bailli fut constitué, c’est-à-dire un officier qui rend la justice au nom de l’abbaye Archives Départementales du Nord, « Inventaire 60 H : Abbaye de Bonne-Espérance ».
[66] Cote 8B2771.
[67] Blas, « Jacques de Villefort ».
[68] Pierfit, « Base collaborative Pierfit ».
[69] Armorial de France, « Ruesnes ».
[70] Société d’études de la province de Cambrai, Bulletin, 18:96‑97.
[71] Société d’études de la province de Cambrai, Annales de la Société d’études de la province de Cambrai, 1:35.
[72] Leuridan, Épigraphie ou Recueil des inscriptions du département du Nord ou du diocèse de Cambrai, 1904.
[73] Willems, Lamant, et Conan, Armorial français.
[74] Wikipédia, « Louis Camaret ».
[75] Paroisse Saint-Nicolas, acte du 30 mars 1793. Voir archives du Nord. Information initialement issue de de Brancion, « Brancion & Trochu ».
[76] Lors de la Révolution, environ 150 000 personnes émigrèrent à l’étranger (principalement des nobles, des religieux et des artisans), abandonnant leurs biens. Des listes « de la honte » furent alors rédigées. Voir dossiers F/7/5418 (décrite comme veuve) et F/7/5400 (son mari est cité, et elle avec lui). Sur les émigrés de la Révolution, voir de Morant, « Archives nationales ».
[77] Pierre Boursier et Reine Didier s’étaient mariés à Dunkerque le 14 octobre 1772. Voir de Brancion, « Brancion & Trochu ».
[78] Cheynet, Les procès-verbaux du Directoire exécutif, an V-an VIII : inventaire des registres, tome V, germinal-messidor an VI, 5:152.
[79] de Brancion, « Brancion & Trochu ».
[80] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 6 novembre 1937, 599.
[81] « En avril 1804, du Croizié avait comparu comme témoin au mariage de son neveu, Amédée Hamoir, avec Désirée Boursier, fille du dernier seigneur de Ruesnes. Auguste Hamoir du Croizié n’avait que cinquante-cinq ans lorsqu’il mourut, à Valenciennes, le 1 février 1810, laissant deux fils, Charles et Furcy, et une fille, Caroline ». Voir Hamoir, « Auguste Hamoir du Croizié (1754-1810) », 91.
[82] Barbier de la Serre, « Pierre BARBIER de LA SERRE ».
[83] Wikipédia, « Louis Camaret ».
[84] L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, « Ruesnes, ses seigneurs et son château », 1057.
[85] Wikipédia, « Louis Camaret ».
[86] Comme l’indique Jean-François Condette, le dossier du recteur Camaret apparaît dans les archives très lacunaire. Il est donc difficile d’apprécier son origine sociale, sinon par le métier de ses parents, notamment celui de son père, paludier. Pour autant, son parcours universitaire se rapproche de celui de son frère Jacques (né en 1800 à Assérac, décédé en 1867 à Vauxbuin, avoué à Paris en 1833). Si Jacques réside quai des Augustins quand Louis habite boulevard Saint-Germain, leur réussite professionnelle et matrimoniale (dynastie des Boursier pour Louis, Larcher de Saint Vincent pour Jacques) permettent de s’interroger sur l’étendue des appuis dont ils ont pu bénéficier. Il reste certain que le recteur Camaret était favorable à la monarchie de juillet qui le lui a bien rendu, sachant qu’il prend sa retraite au moment de l’Empire en 1852.
[87] Ses parents sont Louis – qui, né en 1751, sait néanmoins signer – et Marthe Lefeuvre. Son acte de naissance a été reconstitué par un acte du tribunal de Savenay de 1839 du fait de la destruction des registres d’état-civil durant les guerres de Vendée. Ces derniers apparaissant toutefois intacts et complets jusqu’à aujourd’hui, il est possible de supposer qu’à l’inverse de ses frères et sœur, il n’ait pas été déclaré en mairie lors de sa naissance.
[88] Œuvre de petite importance – 32 pages imprimées seulement – De l’éloquence de la tribune, publiée en 1831 à Paris, chez Fain.
[89] Adrien Camaret, après le collège de Douai, a été élève du lycée Louis-le-Grand. Admis au stage en 1865, il exerce au barreau de Lille jusqu’en 1874, date à laquelle il rejoint la cour d’appel de Paris. Connu pour sa droiture et son souci des gens de peu – il se présentait selon ses collègues comme « l’avocat des pauvres » – il est décédé à Ruesnes en 1901.
[90] Le monument aux morts de Ruesnes, a été réalisé par Aline Lambert de Beaulieu, née en 1872 et décédée en 1941, infirmière-major durant la guerre et sculpteur, qui en a fait don à la commune.
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