Étant donné que l’écrasante majorité des Druesne est originaire d’une région très délimitée, on peut légitimement se demander si tous les Druesne auraient un ancêtre commun, un « premier Druesne ». Il serait certainement imprudent, hâtif et injustifié de considérer Gérard de Vendegies comme l’ancêtre commun de tous les Druesne ; cependant, si l’on se base sur l’étymologie du nom Druesne et sur la présupposition que dans le passé, les habitants des petits villages étaient tous cousins plus ou moins lointains en raison d’une forte endogamie, on peut penser que tous les Druesne sont cousins (très) éloignés.
Néanmoins, il ne s’agit que d’une supposition théorique : en effet, outre la possibilité d’enfants illégitimes qui transmettent le nom de leur père d’adoption ou de leur mère, le caractère limité des archives paroissiales empêche de faire remonter la généalogie de manière continue au-delà du 17ème siècle, ou parfois un peu au-delà lorsque d’autres types d’archives sont parvenus jusqu’à nous.
La famille Druesne, comme l’écrasante majorité des familles au cours des siècles passés, n’a pas été épargnée par un certain taux de consanguinité : la norme n’étant pas à l’exogamie, c’est à l’intérieur de leur propre village que la plupart des futurs époux rencontraient leur conjoint(e).
En conséquence, les mariages entre cousins plus ou moins éloignés étaient monnaie courante – dans le cadre, généralement, de certaines règles, mais avec parfois de surprenantes exceptions –, de même que les mariages entre Druesne, de mêmes branches ou de branches différentes – parmi les 2052 Druesne répertoriés (au 22 décembre 2019), 26 individus, c’est-à-dire 1,3% d’entre eux, ont épousé un(e) autre Druesne.
De par l’existence de différentes branches de la famille, il est important de rappeler que « mariage entre Druesne » ne rime pas toujours avec « consanguinité », de même que « mariage consanguin » ne revient pas toujours à « mariage entre Druesne ».
Le village de Vendegies-au-Bois offre toutefois de complexes relations familiales entre Druesne de différentes branches. On trouve dans le village pas moins de six branches de la famille, les potentiels ancêtres communs desquelles sont inconnus. De très nombreux croisements eurent lieu entre les descendances respectives de celles-ci, comme en témoigne le complexe arbre ci-contre, qui, pourtant très partiel, fait déjà intervenir trois branches de la famille.
Lorsque l’on étudie l’histoire de toutes les personnes ayant porté le nom « de Ruesnes » ou l’un de ses dérivés, on peut généralement distinguer trois catégories de personnes :
Armes de Vendegies
Bien des siècles restent silencieux sur les débuts de l’histoire de la famille « de Ruesnes » : faute d’archives suffisantes, on connaît peu de choses de ce qu’il advint des « de Ruesnes » entre l’an mille et le 17ème siècle. Cette famille était celle des seigneurs du village en une époque très reculée. Mentionnée dès 1091, cette catégorie de de Ruesnes aurait disparu lors du décès de Marie Thérèse Augustine de Ruesnes et de Vendegies au 19ème siècle (voir pp. 7 et 85). À part de brèves mentions, c’est le silence au sujet des seigneurs de Ruesnes et de Vendegies.
Si « de Ruesnes » n’est pas leur nom de famille[1], il s’agit cependant d’une partie de leur titre : les membres de cette catégorie sont en effet les seigneurs de Ruesnes, et ont été pendant des siècles les descendants de la famille d’Écaussinnes, qui avait reçu Ruesnes en fief de la part du Comte de Hainaut en 1336. Cette famille et ses alliées contrôlèrent Ruesnes jusqu’à une date inconnue.
Armes d’Ecaussinnes-Lalaing
Armes de Guillaume Druesne (2018)
La majorité des Druesne contemporains n’ont probablement aucun lien avec l’une ou l’autre des deux catégories précédentes. On trouve en effet des Druesne très tôt, puisque l’un d’eux est mentionné dès 1370 à Forest-en-Cambrésis, sans que celui-ci semble avoir eu le moindre quartier de noblesse.
[1] Cela pourrait cependant être débattu, étant donné que les noms de famille n’étaient pas encore fixés à l’époque où apparut cette catégorie de de Ruesnes.
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