Archives de catégorie Généathèmes & défis

X… L’éternel(le) inconnu(e)

Nous devons tous le savoir : malgré toutes les recherches que nous pouvons faire en une vie de généalogiste, il y aura toujours des cousins dont nous n’entendrons jamais parler, toujours des ancêtres qui ne seront jamais découverts, et qui resteront à jamais dans l’oubli…

C’est l’histoire d’une femme appelée Marguerite Polvin. Elle était la fille de Jean François Polvin et Marie Marguerite Leleu. Marguerite est née le 4 juillet 1674, elle a épousé Jean Baptiste Meunier le 22 août 1695. De lui, elle a eu 7 enfants, dont 5 ont vécu au-delà de leur cinquième année. Toute sa vie, Marguerite a été une femme attentive, active et présente pour les siens… Pourtant, par un concours de circonstances – manque de suivi de la part du curé qui rédigeait les actes, mauvais stockage de ces derniers, incendie des archives, etc. -, Marguerite tombera à tout jamais dans l’oubli. Jamais plus, elle ne fera l’objet de recherches quelconques, et jamais plus personne ne pensera à elle, car il ne reste rien de Marguerite.

Cela peut paraître évident, mais il faut y penser ! Le cas de Marguerite, inventé bien sûr, est loin d’être unique. À nous, généalogistes, de faire de la place à tous ces invisibles qui peuplent nos arbres !

W… Waouh !

« WAOUH ! », disent mes cousins lorsque je leur raconte brièvement le contenu de mes recherches. « C’est incroyable tout ce que tu as découvert ! ». Oui, c’est super, mais en soi… Tout existait déjà, je n’ai fait que croiser des informations ! Au départ de quelques informations laissées par des membres de ma famille plus ou moins éloignée au sujet de certaines branches de la généalogie familiale, je m’efforce de reconstituer au maximum l’histoire de notre famille. Comme je l’expliquais il y a quelques jours dans cet article, je cherche à respecter au maximum l’individualité de mes ancêtres en les considérant individuellement pour en écrire l’histoire, d’après tout ce que je peux trouver à leur sujet. Ce n’est pas facile, cela prend beaucoup de temps, mais tout va bien : j’ai toute la vie devant moi !

Ce qui est surtout « waouh », en fin de compte, c’est le fait de se rendre compte de l’immense amas d’information que serait une histoire complète de la famille, en passant par chacun des ancêtres que je partage avec mes frères, sœurs, parents et cousins. Imaginez donc un grand livre reprenant un récit de la vie de chacun, avec une photo lorsque c’est possible… Ne serait-ce pas un merveilleux héritage ? Moi, j’en rêve. Et j’y travaille chaque jour !

V… Un truc de Vieux ?

La généalogie, un truc de vieux ? Peut-être. Ou peut-être pas.

Certes, la généalogie consiste avant tout à remuer le passé, quelle qu’en soit la motivation. Et le passé, c’est – traditionnellement, du moins – un truc de vieux. Il fut une époque, il n’y a pas si longtemps, où seuls les retraités pouvaient se permettre de faire des recherches sans fin en se déplaçant d’une ville à l’autre pour aller consulter des archives, en multipliant les feuilles volantes et des photos d’inconnus qui, paraît-il, seraient de lointains ancêtres et/ou cousins. Mais ça, c’est la généalogie 1.0.

Avec internet a commencé le temps de la généalogie 2.0. Aujourd’hui, la généalogie a pris un nouveau tournant. Il suffit de quelques clics pour trouver un acte depuis chez soi, pour construire un arbre unique plutôt que des tas d’arbres sur feuilles volantes ou encore pour partager ses recherches avec des inconnus et découvrir les résultats de leurs propres recherches. Tout ça, malheureusement, n’est pas (encore ?) à la portée de tout le monde ; ce n’est pas une chose évidente que de manipuler internet pour y trouver les tas d’informations qui s’y trouvent.

De plus en plus, l’âge moyen des généalogistes diminue. Se construisent différents « groupes », différentes « catégories » : ceux qui préfèrent « la méthode ancienne », et ceux qui sont passés à l’ère numérique. On pourrait ajouter, à la rigueur, une troisième classe : ceux qui ont passé le cap de la rédaction d’un blog de généalogie ! Je pense sincèrement que chaque manière de fonctionner a de sérieux atouts… Quelle sera la prochaine étape ?

U… Uniques par milliers

Uniques. Nous sommes tous uniques. Nos ancêtres aussi… Et pourtant, nous les traitons en masse : « telle génération », « telle branche », etc., comme si, finalement, nous manipulions d’innombrables caisses de bouquins sans valeur. Après tout, chaque ancêtre est unique !

Non : je refuse de me satisfaire d’un nom et de deux ou trois dates pour résumer une vie. C’est pourquoi, non seulement pour l’intérêt mais aussi par respect pour ces milliers d’ancêtres et de cousins, je refuse de collectionner des noms et des dates indéfiniment, sans chercher à en savoir plus. C’est la raison pour laquelle il est selon moi très important de se poser de bonnes questions, comme j’en parlais il y a quelques jours. Qui était tel ou tel ancêtre ? Pour quelles raisons a-t-il appelé son fils Pierre, sa fille Marguerite ? Quelles périodes difficiles a-t-il pu traverser, quelle biographie pourrait-on lui attribuer ?

Notre rôle, à nous généalogistes, n’est pas seulement de retrouver le nom des « vieux ». Ce ne sont pas des timbres, des bagues de cigares ou encore des pièces de monnaies étrangères ! Notre rôle est de faire revivre chacun de ces ancêtres, individuellement. De simples faits peuvent en dire tellement sur une vie ! Et si vous connaissez les noms de plusieurs milliers de vos ancêtres, tant mieux : vous avez toute une vie pour écrire la leur.

T… Tombes

Aaah mais voici un sujet réjouissant ! Bon, d’accord, j’aurais pu trouver mieux. Il me fallait ce mot en T.

Même si je suis à la recherche de toute ressource capable de m’aider dans mes recherches généalogiques, je dois bien avouer que je ne me sers pas beaucoup des tombes, et de leurs relevés et photos disponibles. Pourtant, lorsque l’on fait des recherches sur des parents relativement « récents », les tombes peuvent permettre de trouver de nouvelles informations. Trouver la tombe de quelqu’un via internet peut permettre de trouver son acte de décès, grâce à la date ou l’année souvent indiquée sur la tombe, de retrouver plus facilement ses descendants si ceux-ci n’ont pas quitté la commune, ou encore de remonter la généalogie de cette personne pour voir si elle n’est pas liée avec nous. Pour ma part, ayant récemment eu la chance de recevoir un mois d’abonnement gratuit à des données généalogiques, j’ai ainsi retrouvé des informations sur une dizaine de parents éloignés, issus d’une branche que je n’avais pas encore étudiée. J’ai ainsi, sans partir de chez moi, accès à une photo de leur tombe, leurs années de naissance et de décès et même, dans certains cas, d’une petite photo attachée à la sépulture.

Leçon de ce bref billet : ne négliger aucune source !

S… Signatures

Il m’est souvent arrivé de réaliser que les signatures de nos ancêtres sont souvent ce qu’il nous reste de plus personnel d’eux. Cachés en bas d’un acte, souvent différentes, parfois sous formes de simples croix d’illettrés… Petit aperçu, bien sommaire, de signatures d’ancêtres.

Signatures-resized

R… Ruesnes

Toujours en train d’essayer de me rattraper dans ce Challenge AZ, voici mon article, très bref, pour la lettre R…

Petit retour, car mieux vaut trop que pas assez, sur l’origine de mon nom de famille. Druenne vient de la contraction de « de Ruesnes« . Ce nom désignait donc, à l’origine, celui qui venait de Ruesnes, un tout petit village perdu entre Maubeuge et Valenciennes, dans le Nord de la France. Parmi les grandes branches de Druenne, Druesne, etc. que j’ai étudiées jusqu’à présent, toutes viennent de la région de Ruesnes. Je ne connais qu’une poignée de Druesne ayant réellement vécu à Ruesnes.

La plupart des Druesne que je connais viennent de Forest-en-Cambrésis, à quelques kilomètres de Ruesnes. Tous, ou presque, sont mes cousins. De Forest ou d’ailleurs, il m’en reste de nombreux à découvrir : mon arbre s’alourdit chaque jour !

EN SAVOIR PLUS

Histoire familiale

Forest-en-Cambrésis

Q… Se poser les bonnes questions

Je reprends ce Challenge AZ là où je l’avais laissé il y a quelques jours suite à une fin d’examens un peu difficile. J’ai donc un peu de retard à rattraper, c’est pourquoi cet article et les suivants seront un peu plus courts que d’habitude.

Aujourd’hui, je voudrais parler de l’art de poser des questions. Collectionner de « simples » noms, lieux et dates rend vite la généalogie lassante, à l’exception cependant des périodes où, comme moi en ce moment, on est sur le point de compléter une génération complète d’ancêtres ! Il est donc important d’apprendre à se poser des questions qui permettent à la fois de trouver des choses intéressantes et d’en savoir un peu plus sur la vie de nos ancêtres.

Je n’ai pas de méthode miracle à proposer pour poser les questions qui mènent aux trésors de la généalogie que nous rêvons tous d’atteindre un jour. J’ai cependant quelques conseils, issus de mon humble expérience personnelle…

  • Les bases. Les questions les plus basiques, qui peuvent déjà permettre de faire de belles découvertes, peuvent tenir en un tableau : quand est né l’individu ? Quel âge avaient ses parents ? Combien avait-il de frères et soeurs ? Est-il né au même endroit que ses parents, ses frères et ses soeurs ? Si non, pourquoi ? Est-ce loin des autres lieux de naissance relevés dans la famille ? Quel était le métier de la personne concernée ? En quoi cela consistait-il ?
  • Personnaliser les questions. Une fois les questions de base posées, s’intéresser plus précisément à l’individu dans sa singularité peut mener à de belles découvertes. Quelles sont les questions éveillées par les « questions de base » dont j’ai parlé plus haut ? Que s’est-il passé dans le village, la région ou le pays de l’individu pendant sa vie ou peu avant ? Cela a-t-il eu une influence sur ce qu’il a vécu ?
  • Varier les questions. Poser une même question peut se faire de bien des manières. Une même question peut être tournée de plusieurs façons, en amenant de ce fait des réponses parfois bien différentes ! Bien des éléments de la vie de nos ancêtres ne pourront se révéler qu’en se posant les bonnes question.
  • Être logique et se servir de tous les indices. De petites choses que nous connaissons peuvent parfois nous mener à de belles découvertes ! Mettre toutes les informations dont nous disposons à profit peut permettre d’aller loin dans la réflexion. À ce sujet, je vous invite à relire la section intitulée « La Lumerette » sur cette page.

Avez-vous d’autres conseils à proposer pour se poser les bonnes questions ?

P… Poulet

Poulet. Titre bien incongru s’il en est. Mais je vous rassure : je ne vais pas vous parler de ces adorables petits animaux à plumes, mais plutôt de Stéphane Poulet, un prêtre du tout début du vingtième siècle qui écrivit en 1905 un gros ouvrage de plusieurs centaines de pages sur l’histoire de son village de Forest-en-Cambrésis. Ce bouquin m’a permis de faire la plus belle découverte de mes recherches. Parce que parfois, en généalogie, on a un coup de chance.

J’avais découvert depuis peu mon ancêtre le plus lointain à ce jour, Simon Druesne. Je cherchais sur Google des informations à son sujet, et au fil de mes recherches, j’ai abouti sur Gallica. Et là, merveille : un résultat est apparu ! Je suis rapidement arrivé sur quelques pages où il était question d’une vieille maison ayant appartenu à ce fameux Simon Druesne. C’est la ferme de la Couronne, dont je parle sur la page des Druesne de Forest.

Je n’en écris pas plus : une Pause s’impose !

O… Origines

Quand j’étais petit, peu de recherches généalogiques sur la famille Druenne (du moins, en ce qui concerne la branche belge) avaient alors été menées. J’ai donc eu la joie de lever moi-même le voile sur les origines de la famille. Une sacrée aventure…

Ce qu’on savait, ce qu’on croyait

Le seul à avoir réalisé quelques recherches était mon grand-père, qui, longtemps avant moi, était parvenu, je ne sais comment, à la conclusion que la famille était originaire de Bretagne. Je pense qu’il se basait pour cela sur le fait qu’il avait sans doute entendu parler de quelques Druenne établis là-bas. Il avait tort : en réalité, les Druenne de Maurage descendent des Druesne de Forest-en-Cambrésis.

L’autre mythe familial était que le nom Druenne venait de la contraction de « de Ruesnes », faisant ainsi de nous, selon une plaisante croyance, des descendants de « nobles ». Bien évidemment, si l’étymologie était correcte, il s’avère que ce nom ne désigne nul autre que celui qui vient de Ruesnes, comme j’en parle ici.

Comment je m’y suis pris

Mes recherches généalogiques peuvent se résumer en deux phases méthodologiques.

  1. La première, bien incertaine et peu méthodique, était celle de la découverte. Ne connaissant pas le fonctionnement de la plupart des outils de généalogie, je faisais mes recherches sur Généanet, sans rencontrer beaucoup de succès car la branche des Druenne de Belgique dont je fais partie n’était, à l’époque, pas encore très étudiée sur Internet. Pendant des années, j’ai donc tourné en rond, collectionnant ici et là des informations, arbres partiels et documents d’archives. Je me contentais de collectionner des noms, sans connaître de détails sur la vie de ces personnes.
  2. La deuxième phase de mes recherches peut être qualifiée de phase de l’efficacité. Le jour où j’ai enfin découvert qu’il était possible de consulter les actes en ligne, et surtout le jour où j’ai compris comment les utiliser a révolutionné par pratique de la généalogie ! En quelques semaines, voire quelques jours, j’ai découvert une bonne série de générations d’ancêtres. Je suis alors arrivé à Jean-Baptiste Druesne, sur qui je suis resté bloqué de nombreux mois : marié à Maurage, il était renseigné comme né à « Forêt ». Or, ce nom est porté par beaucoup de villages… Il m’a fallu l’aide d’un groupe de généalogistes bénévoles pour trouver la commune de Forest-en-Cambrésis, à une cinquantaine de kilomètres de Maurage et près de la commune de Ruesnes. J’ai alors trouvé quelques générations supplémentaires, jusque François Simon Druesne. J’y ai aussi fait une merveilleuse découverte : la ferme de la Couronne (voir ici) ayant appartenu à ce dernier.

Et maintenant ?

À présent, je me sers de tous les outils que je peux trouver pour étoffer mon arbre. Mon objectif est, en quelque sorte, de rassembler en un arbre, ou quelques arbres, l’ensemble des Druesne, Druesnes, Druenne, Druennes, etc. que je peux trouver. Régulièrement, je contacte des contemporains de la famille, en espérant retracer leurs ancêtres et nous trouver un lien de parenté…

À ce jour, j’ai étudié entre 5 et 10 branches de Druesne, établis dans une série de villages voisins de Ruesnes. Toutes perdent leurs traces au XVIIème siècle, ce qui ne les empêche pas d’être parfois liées par des mariages plus tardifs. J’ai pour projet de réaliser sur ce site une page récapitulative des différentes grandes branches connues : patience, c’est du boulot !